C’est un nouveau nom qui fait son entrée dans le catalogue de la maison Casterman que celui de Ludovic Debeurme. Déjà connu pour ses précédents ouvrages comme Lucille paru en 2006 chez Futuropolis ou encore Ocean Park paru en 2014 chez Alma Editeur, l’auteur et illustrateur français revient dans les rayonnages avec Epiphania, le premier tome d’un triptyque où vont se croiser, entre autres, des enfants chimériques, des personnages hauts en couleur (rien de le dire !), des thématiques fortes et tout cela dans un monde pré-apocalyptique surprenant. Lettres it be vous en dit un peu plus !
# La bande-annonce
Une fiction haletante, basée sur les grandes problématiques sociétales actuelles.
La Terre, menacée par l'espèce humaine, a créé son armée : les « Epiphanians .
# L’avis de Lettres it be
La couverture donne le ton d’un ouvrage qui en a sous la pédale ! Colorée façon crépuscule hippie, intrigante au possible, présentant pêle-mêle des humains perplexes au côté de créatures moitié humaines moitié animales, avec au premier plan tout ce qui pourrait s’apparenter à un hipster christique tenant dans ses bras le corps frêle d’un enfant aux longues pattes, cette couverture met en haleine. Et vous n’êtes pas au bout de vos surprises …
C’est malin, c’est bien ficelé, on se fait très vite prendre au piège de cette bande dessinée. Sur la forme, le découpage carré au possible donne à l’ensemble une structure plutôt sage. Mais les couleurs viennent ajouter le piment nécessaire pour captiver nos yeux et leur offrir ce pour quoi on vient et on revient vers les ouvrages de Ludovic Debeurme : on en prend plein la vue, et on en redemande ! Les tons pastel sont terriblement bien maîtrisés et font baigner cette pseudo-apocalypse dans une ambiance yéyé et rock’n’roll halluciné des plus agréables.
La différence, les tourments de l’enfance, le crépuscule de nos sociétés contemporaines, l’entrée dans le monde des grands … Ludovic Debeurme ne manque pas d’interroger et de mélanger les thématiques fortes au cœur de ses ouvrages. Cela avait déjà été le cas dans bien d’autres des parutions du dessinateur, et le voilà qui remet le couvert dans Epiphania, en faisant appel cette fois à des créateurs angoissantes apparues à la suite d’une mini fin du monde. Bien que tous ces thèmes différents et si difficiles à traiter déjà individuellement s’entrechoquent entre les pages dans un brouhaha difficile à suivre parfois, Debeurme confirme tout le bien que l’on pensait déjà et apporte des réflexions bien senties, toujours sur la corde raide d’un moralisme qui a bon dos de nos jours. Mais l’équilibre est là, et c’est tant mieux. Garde tout de même pour les deux prochains tomes.
Mention spéciale tout de même pour ce petit décalage burlesque dès le début de l’ouvrage et cette séance de coaching pour couples juste à mourir de rire. Décidément, Ludovic Debeurme est passé maître dans ces situations de l’impossible, dans ces décalages improbables.
Ludovic Debeurme réussit donc son entrée au catalogue Casterman, au côté de grands noms comme ceux d’Enki Bilal ou encore d’Hergé. Cet Epiphania surprend par bien des aspects, sur le fond comme sur la forme, et le suspens haletant des dernières pages nous pousse à une seule et unique chose : attendre impatiemment la sortie du prochain tome ! Opération réussie mon capitaine.
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