Après les succès, entre autres, des romans d’Olivier Bourdeaut (l’immense En attendant Bojangles et Pactum salis) et de celui de Victor Pouchet (Pourquoi les oiseaux meurent), les Editions Finitude reviennent pour cette rentrée littéraire de septembre 2018 avec Un feu éteint, premier roman de Fabrice Chillet. L’histoire d’une jeunesse définitivement enterrée, d’une amitié qui s’évapore et ne laisse derrière elle qu’une buée d’espoir.
# La bande-annonce
Philippe, Louis, David et Clément étaient inséparables, prêts à dévorer le monde dès qu’ils auraient quitté les bancs de la fac de lettres de Rouen.
Vingt ans plus tard, Philippe est journaliste à Paris, mais sa petite notoriété ne pèse pas bien lourd au regard de ses ambitions passées. Et les autres, ont-ils fait mieux ? Pour le découvrir, Philippe retourne à Rouen, là où tout a commencé. Il se donne sept jours pour comprendre pourquoi leur amitié s’est délitée. Peut-être même a-t-il le secret espoir que les renoncements de ses anciens camarades lui permettront de mieux accepter les siens.
Un nouveau départ à quarante ans est-il vraiment possible, ou n’est-ce qu’un mythe véhiculé par les magazines ?
# L'avis de Lettres it be
Né en 1969, grand amoureux de voile et de navigation, journaliste sur son temps de travail, auteur sur son temps libre. Voilà le CV de Fabrice Chillet, primo-auteur qui débarque dans le catalogue des Editions Finitude, la maison girondine qui monte rentrée après rentrée avec des romans surprenants, divers et variés mais toujours dans le bon ton d’une fraîcheur attendue et souhaitée sur les étalages de nos librairies hexagonales.
Quatre amis, que la vie sépare. Quatre frères, armés de leurs rêves disparus. L’un d’entre eux, Philippe journaliste en désuétude, fait le vœu de remonter le fil de leur histoire en retournant là où tout a commencé. Rouen, le quai d’une gare. Et tout commence comme cela. Un feu éteint est ce roman qui évoque autant ces histoires d’amitié façon Les petits mouchoirs que certains romans du genre peut-être plus graves encore. Comment en sommes-nous arrivés là ? C’est cette question qui habitera ce roman de la première à la dernière page. Un certain goût de déjà-vu, certes. Cependant, Fabrice Chillet propose une lecture somme toute agréable, dans la plus pure tradition du roman français très contemporain : jamais vraiment pure fiction, jamais vraiment confession autobiographique, jamais vraiment complainte moderne. Un certain manque de nouveauté sous une plume qui, de toute évidence, peut promettre de belles choses.
C’est le roman du souvenir intime, le roman de l’amitié passée et dépassée. Pour son premier livre publié, Fabrice Chillet navigue en bon passionné de voile sur des thématiques qui ont le vent en poupe actuellement, entre amitié enfouie et quarantaine mal vécue, jusqu’à rajouter en toile de fond de son roman toute la difficulté d’assumer au grand jour une homosexualité latente. Même s’il mériterait d’être peut-être plus étoffé (comptez seulement une centaine de pages, dommage), ce roman tient ses engagements initiaux et la déception ne pointe jamais. Une histoire de vies, ni plus ni moins.
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