Le best-seller de Stephen King Misery, publié en 1987, est adapté pour la première fois en France au théâtre. Un face-à-face psychologique intense entre un écrivain et une admiratrice psychotique qui se prête parfaitement bien à la scène. « Misery », interprété par Myriam Boyer et Francis Lombrail, à partir du 19 septembre au Théâtre Hébertot.
Stephen King est un des romanciers les plus adaptés au cinéma et au théâtre. Le maître du suspense américain possède une écriture et une vision de la dramaturgie très « cinématographiques ». Trois ans après sa sortie en librairie, « Misery » a été adapté par Rob Reiner, avec un scénario original signé William Goldman (scénaristes-culte deux fois oscarisé). Pour sa performance dans le film, Kathy Bates a reçu l’Oscar de la meilleure actrice. Au fil des décennies, le roman a été adapté et joué plusieurs fois à Broadway, la dernière fois en 2015 avec Bruce Willis et Laurie Metcalf.
C’est que Misery a tous les atouts pour passer avec succès le test de la scène. Le synopsis ? Paul (Francis Lombrail), un auteur de romans à l’eau de rose, est victime d’un accident de la route. Inconscient, il est secouru par Annie (Myriam Boyer), une inconditionnelle de la série qu’il écrit, Misery. En sauvant Paul, Annie veut en réalité prendre le contrôle sur Misery et se substituer à un auteur devenu encombrant dans son rapport à son héroïne.
S’ensuit un huis-clos dense et terrifiant entre ces deux personnages. Un écrivain cassé physiquement par son accident de la route mais, plus profondément encore, cassé intérieurement par l’écriture de romans à l’eau de rose qui ont certes fait sa fortune, mais dont il cherche à s’affranchir. A tel point qu’il souhaite, dans un ultime ouvrage, faire mourir Misery pour mettre un terme à la saga.
La crise existentielle que vit Paul ne fait que renforcer le délire d’Annie qui, sous la menace, exige de l’auteur qu’il réécrive le roman selon ses exigences. Paul fait mine de plier. Il prépare en réalité sa contre-offensive. Il n’y a pas de victime et de bourreau dans Misery, mais deux personnages qui luttent pour leur survie.
L’atmosphère du livre, qui se situe dans un coin perdu du Colorado, est parfaitement retranscrite dans l’adaptation de Viktor Lazlo et la mise en scène de Daniel Benoin. Un décor intimiste. La salle commune d’une cabane de montagne. Et deux acteurs qui s’en donnent à cœur joie dans ce combat de boxe psychologique.
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