Après Houellebecq non autorisé : enquête sur un phénomène, première biographie du phénomène signée Denis Demonpion, le voilà qui récidive 15 ans après le premier acte. Le lauréat du Goncourt de la biographie 2018 pour Salinger intime remet le couvert et promet des révélations haletantes sur Michel Houellbecq dans Houellebecq : la biographie d'un phénomène.
Deuxième acte avec Houellebecq : la biographie d’un phénomène
Dans sa première biographie, Denis Demonpion avait déjà allumé le feu de la révélation. Il racontait l’histoire complexe de Michel Houellebecq avec ses parents, ses relations étranges avec la secte raélienne, etc. 15 ans plus tard, dans une biographie toujours non autorisée, rebelotte. Entre temps, Michel Houellebecq s’est marié en 2018, il a eu le Goncourt en 2010 pour La Carte et le Territoire et a même reçu la Légion d’honneur en 2019, remise par Emmanuel Macron. Mais le biographe promet autant de révélations dans ce nouveau livre.
Le Goncourt ne serait dû qu’à l’activisme de Teresa Cremisi, femme à l’influence aussi forte que cachée dans le monde de l’édition. La soirée de remise se serait terminée avec un Houellebecq fortement alcoolisé, forcé à rentrer chez lui après qu’on lui a appelé un taxi. Pire, dans son quotidien, l’auteur à succès ne se gênerait pas pour enlever son dentier devant ses invités pour le poser à côté de son assiette. Oui, parce qu’il a un dentier…
Page après page, Denis Demonpion semble déverser des torrents de haine contre Michel Houellebecq. Il y a du fond et des éléments factuels, mais ils semblent plutôt bien cachés. Non pas que les révélations ne soient pas crédibles, mais cet empilement entre considérations anecdotiques et suppositions sur tel ou tel événement donne le tournis. Entre autres propos, on peut lire que « Michel Houellebecq est un produit d’appel, une marque », qu’il a « fait beaucoup d’excès », se demandant si « les neurones en auraient-ils pâti ? ». Mieux : « Les gens achètent (ses livres) quand bien même en se pinçant le nez, pour le frisson, l’invective, le voyeurisme, la détestation du prochain, la possibilité du scandale. » C’est quand même sacrément chargé pour une biographie. Mais après tout, c’est peut-être vrai…
Avec Houellebecq, nous ne sommes définitivement jamais au bout de nos surprises.
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