"La fuite" de Paul-Bernard Moracchini : Into the Wild (bis)

La fuite est le premier livre de Paul-Bernard Moracchini publié chez Buchet-Chastel
La fuite est le premier livre de Paul-Bernard Moracchini publié chez Buchet-Chastel

"La fuite" de Paul-Bernard Moracchini


C’est, une fois encore, un premier roman qui sera au cœur de cette chronique Lettres it be. Après l’excellent Les Peaux rouges d’Emmanuel Brault, après le non moins brillant Le dernier Hyver de Fabrice Papillon, après La fin de Mame Baby de Gaël Octavia, c’est au tour de Paul-Bernard Moracchini de présenter son tout premier ouvrage, La fuite, publié chez Buchet-Chastel. Le prisonnier d’une société décide de recouvrer sa liberté dans les fourrées. Ca donne quoi ? Lettres it be vous en dit un peu plus.

 

 

# La bande-annonce

 

 

 

Prisonnier d'une société qu'il méprise, un homme décide de partir à la rencontre de son animalité profonde. Perdu en plein bois, vivant de ses chasses avec, pour seule compagnie son chien "Lionne", le narrateur va se détacher de toute notion de réalité et vivre de ses rêves. Une errance onirique qui lentement bascule...

Paul-Bernard Moracchini
Paul-Bernard Moracchini

 

# L’avis de Lettres it be

 

 

Un homme qui quitte tout pour vivre en forêt, la fuite ferme et définitive de la civilisation dans tout ce qu’elle peut avoir de plus laid, un retour à l’animalité profonde où la survie ne dépend que de soi et de ses diverses connaissances, une chienne rencontrée au hasard des promenades et rebaptisée « Lionne », un style abrupt et sec qui retranscrit brillamment les quelques scènes de chasse et le récit de cette vie d’ermite sauvageon … C’est là un petit morceau de ce qui vous attend à la lecture de La fuite. Un récit profondément inspiré, vous l’aurez deviné, du courant de « natural writing » très en vogue outre-Atlantique, dans la lignée de Jon Krakauer et son célèbre Into the Wild paru en 1997 (déjà).


 

La métaphore est belle sous la plume de cet auteur d’origine corse. Recouvrer sa liberté, son indépendance. Survivre à l’aide de ses talents, de ses compétences, de son savoir-faire. Fuir la tutelle d’une civilisation qui s’étouffe. Tout cela résonne évidemment très fort. Malgré tout, la thématique abordée ici reste vaste, ouverte à tous les vents de l’interprétation, et on ne saisit que trop rarement la substantifique moelle du propos initial de l’auteur.

 

 

 

Paul-Bernard Moracchini est un parfait inconnu qui déboule dans les librairies avec La fuite, un cri d’alarme d’un homme en perdition contrôlée à mi-chemin entre Le Misanthrope et Into the Wild. Si le postulat de départ est intéressant bien que déjà-vu, si la thématique traitée dans le livre captive autant qu’elle sente quand même le réchauffé, Paul-Bernard Moracchini ne semble que trop rarement toucher au but dans ce livre. On reste sur des considérations de surface qui ne donnent pas toute l’ampleur espérée à une histoire qui reste sauvée de justesse par son triste onirisme et ces quelques scènes de chasse plutôt immersives. Dommage.

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Commentaires: 1
  • #1

    RAMSES (jeudi, 11 janvier 2018 16:12)

    dire que la chasse est une "passion" signifie que le passionné aime tuer.
    La chasse est une violence faite à la vie, à la nature, à la liberté, à une époque où, en Europe, avec des milliards de tonnes d'excédents alimentaires, elle n'est plus un moyen de vivre mais un bien triste jeu.
    Alors : faire l'apologie de la chasse ne serait ce pas faire l'apologie du crime ?
    Je n'achèterai pas le livre d'un quelconque tueur !!!