Philippe Besson, proche du couple Macron et auteur du livre Un personnage de roman, aujourd’hui diplomate à Los Angeles nommé directement par Emmanuel Macron. Rien ne vous choque ? Chez Lettres it be, si, ça nous choque…
« Que vous êtes beau Messire »
La nouvelle fut rendue publique le 30 août 2018. Une nomination comme il s’en passe tant à travers le pays, chaque mois, chaque année. Mais cette fois, le contexte semblait être un tantinet différent : un écrivain qui venait de faire paraître un récit, que dire une hagiographie, sur le nouveau Président de la République française se retrouvait catapulté à l’autre bout du globe et devenait par la même occasion diplomate de métier sans, bien évidemment, disposer de la moindre expérience en la matière. Un personnage de roman, c’est le titre de ce livre publié aux éditions Julliard par cet intime du couple Macron. L’occasion a fait le larron.
Récompense bienvenue ? Hasard de calendrier ? Evolution professionnelle en vue de l’acquisition de compétences nouvelles pour Monsieur Besson ? Toutes les langues plus ou moins mauvaises, du moins celles que le voulaient bien, se sont déliées pour caractériser cette mutation professionnelle plutôt originale. Toujours est-il que l’écrivain peut désormais faire danser sa plume bien au chaud.
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C’est une nouvelle qui, finalement, n’avait pas fait grand bruit au moment des faits. Mais avec du recul, cette nomination discrète mais bien faite ne manque pas d’interroger. Il faut tout de même être précis : Philippe Besson n’a pas encore pris possession de ses nouveaux appartements américains. Il attend en effet une décision judiciaire. En effet, un recours a été intenté à l’initiative d’un syndicat du ministère des affaires étrangères au sujet de cette nomination disons… surprenante. Visiblement, nous ne sommes pas les seuls étonnés et surpris par ce mouvement. Cela dit, Philippe Besson ne parvient pas à sortir des radars de l’attention permanente, et visiblement, rien ne montre qu’il cherche à en sortir. En octobre dernier à la télévision, l’écrivain-consul-engagé au côté de Muriel Robin contre les violences faites aux femmes-ancien soutien de Ségolène Royal le confirmait, atterré : « Matraqué », « déchiqueté », « jeté aux chiens ». Sa nomination était visiblement une épreuve sans nom alors que les médias et la populace avaient été au courant. Que voulez-vous, cela aurait dû passer comme une lettre à la US Post. Quelle idée que cela fasse les gros titres…
Mais des questions demeurent. Quoi qu’il en soit.
Quid de la profession de diplomate aujourd’hui qui semble se résumer, avec cette histoire, à ces postes factices accordés à qui est le plus proche des oreilles du pouvoir ? Que peuvent désormais penser les diplomates diplômés dans ce domaine, ayant toujours tenté de gravir les échelons à la force du poignet, et non pas à celle du carnet d’adresses ?
Quid de la vision donnée d’une littérature française visiblement soumise au Politique pour être rondement menée ? Pour s’assurer le succès, faut-il nécessairement faire l’éloge du pouvoir en place, incarné là par Macron mais qui ne tranche en rien avec les usages passés ?
Autant de questions qui se posent, après mûres réflexions sur la situation. Et pendant ce temps, Philippe Besson représente la France du haut de sa qualité… d’inventeur de personnage de roman. A moins que le personnage n’ait inventé son inventeur… De l’art de la boucle.
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