Il n’y avait qu’à allumer votre téléviseur, votre poste de radio, votre ordinateur ou votre smartphone : impossible de passer à côté de Laetitia Colombani et de sa « tresse ». Une histoire ficelée autour du destin de trois femmes que tout oppose. Une histoire dans l’ère du temps. Un roman encensé par la critique de tous bords. Gage de qualité ? Lettres it be vous en dit plus.
// « Elle qui a tout sacrifié au travail est aujourd’hui elle-même sacrifiée, sur l’autel de l’efficacité, de la rentabilité, de la performance. Ici, c’est marche ou crève. Qu’elle s’en aille donc crever. » //
# La bande-annonce
Trois femmes, trois vies, trois continents. Une même soif de liberté.
Inde. Smita est une Intouchable. Elle rêve de voir sa fille échapper à sa condition misérable et entrer à l’école.
Sicile. Giulia travaille dans l’atelier de son père. Lorsqu’il est victime d’un accident, elle découvre que l’entreprise familiale est ruinée.
Canada. Sarah, avocate réputée, va être promue à la tête de son cabinet quand elle apprend qu’elle est gravement malade.
Liées sans le savoir par ce qu’elles ont de plus intime et de plus singulier, Smita, Giulia et Sarah refusent le sort qui leur est destiné et décident de se battre. Vibrantes d’humanité, leurs histoires tissent une tresse d’espoir et de solidarité.
# L’avis de Lettres it be
Après avoir été tour à tour réalisatrice de courts-métrages, scénariste puis comédienne, Laetitia Colombani endosse désormais la casquette d’auteure avec son roman « La tresse » paru en mai 2017. Bientôt traduit dans plus de 28 langues, ce roman s’est très vite imposé comme un cri du cœur, comme un miroir du destin de ces femmes qui, à travers le monde, conservent un lien inaliénable. Ici, le cheveu devient ce lien et l’histoire se tisse autour de cela.
D’emblée, c’est l’écriture de Laetitia Colombani qui est source de déception. Une écriture plate, sans grand rythme particulier, qui propose quelques petites envolées par ci par là, une écriture qui évoque avant tout le tonneau des Danaïdes : sans fond réel. Colombani s’empare du destin de ces femmes et se fait parangon de cette dénonciation de la condition féminine à travers le monde. On entrevoit entre les lignes une dénonciation forte : quel que soit le pays, quelle que soit la culture, la femme reste avilie au joug de l’homme. Ici « Intouchable », là-bas avocate, la condition de la femme, monolithique, est mauvaise partout. Et quand l’homme n’abaisse pas son pendant féminin, c’est la maladie qui frappe, apparemment pas au hasard (Laetitia Colombani met en avant le risque « plus élevé » de cancer chez les femmes ashkénazes, ce qu’aucune étude scientifique n’atteste). Une complainte camouflée sous une plume boursoufflée d’égo et qui ne touche jamais son but.
Le féminisme de Laetitia Colombani, qui transpire dans ce livre, est un féminisme pauvre. Pensant dénoncer les errances de la société indienne à partir d’une connaissance poids plume du pays, Colombani tisse sa toile en allant chercher deux autres destins féminins qui, finalement, n’expriment jamais le même revers de la médaille. Tout semble mélangé, peu clair, confus. Le combat féministe semblerait résumé à une lutte contre la prédominance des hommes alors qu’une femme-personnage du livre n’est décrite comme ne pouvant reprendre l’affaire commerciale de son père sans l’aide de son Romeo du moment. Un fouillis.
// « Un homme rasé peut être sexy, une femme chauve sera toujours malade, pense Sarah. » //
En somme, un roman terriblement bien emballé médiatiquement, « marketé » à souhait. L’objet littéraire en lui-même, cependant, n’a de valeur que par le thème abordé, un thème social fort, considérable, mais qui relève ici plus d’un fade engouement féministe que d’une réelle volonté de prise de conscience.
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