Une récente dénonciation de l’association Foodwatch a mis en lumière des changements inquiétants dans la composition de certains produits alimentaires. Encore plus inquiétant, ces modifications sont associées à une hausse des prix.
Des produits de grandes marques ciblés
En effet, l’association a ciblé six produits bien connus des consommateurs pour leur composition modifiée. Ces produits incluent des bâtonnets de surimi Fleury Michon, de la mayonnaise Maille d’Unilever, un chocolat Milka de Mondelez, des rillettes Bordeau Chesnel, les chocolats After Eight de Nestlé et un poisson de la marque Findus appartenant à Nomad Foods.
La “cheapflation”, une pratique contestée
La pratique en question, connue sous le nom de “cheapflation”, consiste à diminuer la quantité d’ingrédients, à les supprimer ou à les remplacer par des substituts moins coûteux ou de moindre qualité. Pour illustrer cette pratique, prenons l’exemple des bâtonnets de surimi Fleury Michon qui contiennent aujourd’hui 11% de chair à poisson en moins par rapport à 2021, alors que leur prix au kilo a augmenté de 40% entre 2021 et 2023.
Une pratique ancienne et controversée
Il est à noter que Foodwatch a relevé des cas de “cheapflation” depuis 2016, bien avant la récente flambée des prix alimentaires. Les fabricants se justifient généralement en évoquant la hausse du coût des matières premières en période d’inflation, une justification contestée par l’association.
La “shrinkflation”, une autre pratique dénoncée
Foodwatch tire également la sonnette d’alarme sur la “shrinkflation” ou “réduflation”, une autre pratique qui vise à réduire la quantité de produits vendus, au lieu d’augmenter directement les prix. Face à ces constats, le gouvernement travaille actuellement sur un projet visant à forcer les supermarchés à plus de transparence sur ces pratiques d’ici mars.
L’inflation alimentaire et la position du gouvernement
Il est à rappeler que l’inflation alimentaire a atteint près de 16% au printemps 2023, avant de ralentir pour atteindre une augmentation de 5,7% sur l’année en janvier 2024. Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, a affirmé que “la bataille contre l’inflation” avait été gagnée. Il a ajouté que les prix connaîtraient une baisse sur certains produits, tels que les pâtes, l’huile et le café, et que l’augmentation des prix en France serait maintenue à moins de 2% dans les prochaines semaines ou mois.