Une condamnation sévère frappe deux poètes russes, Artiom Kamardine et Iegor Chtovba, pour avoir manifesté leur opposition à l’offensive russe en Ukraine. Un acte de résistance qui leur vaut respectivement cinq ans et demi et sept ans de prison.
Leur arrestation fait suite à une lecture publique tenue place Trioumfalnaïa, à Moscou. Kamardine avait choisi de réciter un poème dénonçant les actions des séparatistes prorusses en Ukraine, un acte qui a très rapidement entraîné des conséquences. Abusés et maltraités, les deux poètes ont été incarcérés.
Des accusations lourdes pour des vers de protestation
Initialement poursuivis pour “incitation à la haine”, Kamardine et Chtovba ont rapidement fait face à des accusations plus lourdes : “appels publics à commettre des activités contre la sécurité de l’Etat”. Une accusation que Kamardine, en dépit des épreuves, refuse de prendre à son compte. Il déclare ne pas se repentir et ne pas abandonner.
Une condamnation trop sévère pour de simples mots ?
Alexandra Popova, épouse de Kamardine, dénonce une peine trop sévère pour des vers de protestation. Elle n’est pas la seule à s’insurger : le ministère allemand des Affaires étrangères a exprimé sa désapprobation, déplorant que la liberté d’expression soit “étouffée” en Russie.
Le contexte de répression élargi en Russie
Un autre poète, Nikolaï Daïneko, a également été arrêté et condamné à quatre ans de prison. La campagne de répression s’est intensifiée en Russie depuis le début de l’offensive contre l’Ukraine. De nombreux citoyens russes, artistes ou simples citoyens, ont été poursuivis et condamnés pour avoir exprimé leur désaccord avec la politique du Kremlin. Parmi eux, l’artiste Alexandra Skotchilenko a reçu une sentence de sept ans de prison pour avoir modifié des étiquettes de prix dans un supermarché, les transformant en messages de protestation contre l’offensive en Ukraine.
Des milliers d’arrestations pour opposition
Les chiffres fournis par l’ONG OVD-Info indiquent que près de 20 000 personnes ont été arrêtées en Russie depuis février 2022 pour leur opposition à l’offensive. L’ONG Memorial de son côté recense 633 prisonniers politiques. Un constat alarmant qui témoigne de l’ampleur de la répression.