Littérature et politique ne font pas toujours bon ménage. Après avoir enfilé son gilet jaune en compagnie d’autres auteurs, le Goncourt 2018 Nicolas Mathieu pour Leurs enfants après eux (Actes Sud) a pu expérimenter cela en étant sous le feu d’élus politiques de l’est de la France.
La littérature au secours des gilets jaunes
C’est en compagnie de nombreux autres auteurs que Nicolas Mathieu a signé Gilets jaunes, pour un nouvel horizon social publié le 23 mai 2019 chez Au diable Vauvert. Entre autres, et pour accompagner le prix Goncourt 2018, on retrouve les plumes d’Arno Bertina, Laurent Binet, Alain Damasio ou encore Marion Messina et Annie Ernaux. Une démarche salutaire, collective, résolument politique, mais qui n’a pas suffi à faire taire les quelques critiques sorties au sujet de Leurs enfants après eux, deuxième livre de Nicolas Mathieu.
La vidéo du moment
Goncourt ou pas, les élus en ont assez
« Bien évidemment, c’est un roman et il s’agit du parti pris de l’auteur. Mais c’est désastreux pour l’image de notre vallée » (Peggy Mazzero, élue PS), « Ces livres pleins de préjugés qui décrivent notre vallée à l’image de la noirceur des usines sont caricaturaux. » (Michel Liebgott, élu PS), « Ce côté sombre, ça suffit. Les hauts fourneaux, c’est de l’histoire ancienne. » (Fabien Engelmann, élu RN) … Les élus de l’est de la France remontés contre le prix Goncourt sont nombreux, et leurs propos vont dans le même sens : caricatural et excessif, le roman de Nicolas Mathieu propose une vision extrêmement réductrice et galvaudée de ce bout de France. Des lieux communs pourtant habituels sous la plume de l’auteur, déjà bien ancré dans cette voie avec Aux animaux la guerre, son premier roman, un texte sombre tissé autour d’une fermeture d’usine et publié chez Actes Sud.
Pour répondre à ces critiques, l’auteur était l’invité de l’association Des Mots & Débats le 28 juin dernier, sur les terres tant critiquées. Nul doute que Nicolas Mathieu a pu donner sa version des faits, et expliquer le pourquoi du comment de ses écrits à ceux qui pouvaient encore être remontés à son encontre.
Écrire commentaire