Après La fuite, les éditions Buchet-Chastel ont fait paraître juste avant le confinement Aotea, le nouveau livre de Paul Moracchini. L’occasion de partir à la rencontre de trois amis perdus de vue qui se retrouvent le temps de quelques jours en Nouvelle-Zélande pour des parties de pêche endiablées. Sauf que…
# La bande-annonce
En Nouvelle-Zélande, trois amis se retrouvent, le temps d’un été, dans un manoir qu’ils retapent. Chacun a son histoire, des rapports complexes avec les femmes et la société. Seul point d’équilibre entre eux : une passion commune pour la pêche. Au-delà d’un quotidien dissolu plane la disparition de Cassandra, femme fatale qui attise les désirs et les haines.
Aotea (mot maori pour « Great Barrier Island ») est un lieu où l’on peut encore aujourd’hui, vivre an autarcie de la pêche et du troc.
Inspirée d’une histoire vraie, cette deuxième fiction passionnée de Paul Moracchini, est une incursion dans une contrée intacte, où la nature toute-puissante façonne les destins croisés de personnages attachants et désenchantés.
# L'avis de Lettres it be
La fuite, le premier roman de Paul Moracchini, nous avait laissé un souvenir plutôt amer. Un roman qui voulait s’intégrer dans la belle lignée du nature writing à l’américaine mais qui s’enferrait trop dans des considérations inutiles sur la profondeur douteuse du personnage au cœur du récit. Avec Aotea, toujours chez Buchet-Chastel, Paul Moracchini revient avec une intention qui semble assez proche. Verdict ?
Des amis qui se retrouvent dans le grand Ailleurs pour pêcher, des souvenirs qui remontent à la surface, aussi vite que de nombreux silences et non-dits, une femme qui bientôt fera son entrée comme un chien dans un jeu de quilles… C’est, en quelques mots, ce qui vous attend dans les pages de ce roman. Mais pas seulement : vous y trouverez aussi une langue inventive, qui offre parfois de bons mots. Et puis un sens de plus en plus aiguisé de la nature pour dépeindre un cadre idyllique. Paul Moracchini a toujours les mêmes intentions, mais en mieux.
De toute évidence, Aotea apparaît plus maîtrisé que La fuite, le précédent roman de l’auteur. Toujours dans cette volonté de s’engager vers le nature writing à l’américaine, exercice complexe s’il en est, Paul Moracchini sonde cette fois la construction du destin au travers de cette bande d’amis que le temps a séparé, et peut-être pas seulement le temps… Bien servi par un cadre idéal, celui offert par les terres de Nouvelle-Zélande, bien aidé par des scènes de pêche plutôt bien dépeintes, Aotea est un roman agréable, qui se perd peut-être parfois dans des excès de langue qui dénote avec le style général de l’ouvrage ou dans des considérations accessoires sur certains personnages. En somme, une bonne lecture offerte pour un auteur en pleine progression. A suivre.
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