Alors que la rentrée littéraire de septembre 2018 cannibalisait encore très récemment l’actualité avec la remise des différents prix, voilà que celle de janvier tente de se faire une place. Nous parlions récemment sur Lettres it be d’un premier roman, L’appel de Fanny Wallendorf. Mais voilà qu’un autre premier roman a occupé toute notre attention : Vigile de Hyam Zaytoun publié chez Le Tripode. Et quel roman…
# La bande-annonce
Un bruit étrange, comme un vrombissement, réveille une jeune femme dans la nuit. Elle pense que son compagnon la taquine. La fatigue, l’inquiétude, elle a tellement besoin de dormir... il se moque sans doute de ses ronflements. Mais le silence revenu dans la chambre l’inquiète. Lorsqu’elle allume la lampe, elle découvre que l’homme qu’elle aime est en arrêt cardiaque.
Avec une intensité rare, Hyam Zaytoun confie son expérience d’une nuit traumatique et des quelques jours consécutifs où son compagnon, placé en coma artificiel, se retrouve dans l’antichambre de la mort.
Comment raconter l’urgence et la peur ? La douleur ? Une vie qui bascule dans le cauchemar d’une perte brutale ? Écrit cinq ans plus tard, Vigile bouleverse par la violence du drame vécu, mais aussi la déclaration d’amour qui irradie tout le texte. Récit bref et précis, ce livre restera à jamais dans la mémoire de ceux qui l'ont lu.
# L’avis de Lettres it be
Décidément, ces dernières années semblent être celles des comédiennes aspirantes auteures à succès. Après notamment Isabelle Carré qui avait marqué l’année littéraire 2018 avec Les Rêveurs publié chez Grasset, voilà que Hyam Zaytoun tente à son tour un crochet en provenance des planches et des studios pour se frayer un chemin jusque dans les librairies. Cette femme, vous avez sans doute dû la voir dans Le Bureau des Légendes ou encore Un Village Français. Et elle risque fort de devenir encore plus immanquable…
Une histoire d’amour. Classique. Une relation. Élémentaire. Jusqu’au moment où tout semble basculer. Mais un basculement bien éloigné des romances classiques, pas le genre de basculements qui ne fait plus vibrer que celles et ceux qui le veulent bien. Un basculement de la vie. Cruel et immédiat. Du genre de ceux qui font arrêter le cœur. Littéralement. Ou quand la mort ne veut plus faire chambre à part.
C’est un coup de cœur. Pas du genre de ces séductions littéraires furtives qui ne prennent que le temps d’habiter une chronique éphémère pour disparaître quelques temps après. Vigile reste, demeure. On dort sur ce livre, on ressasse, on y pense. « Et moi, qu’est-ce que j’aurais fait ? », « Que serait-ce sans lui/elle si il/elle venait à stagner à la frontière des deux mondes ? » On retrouve la simplicité des grands textes, une écriture si élémentaire qu’elle semble inatteignable, perchée dans les cimes de la grande et belle écriture. Cette écriture-là qui vous persuade que le vieux livre a de beaux jours devant lui. Tout ça dans un premier roman. Coup d’éclat, c’est certain. Grande auteure en devenir, c’est possible.
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