Alors que Soif, le nouveau roman d’Amélie Nothomb sorti en pleine rentrée littéraire 2019, était pressenti pour le Goncourt en marquant le grand retour de son auteure, Marianne Chaillan proposait il y a peu d’aller encore plus loin à la rencontre de la Dame au chapeau. Avec Ainsi philosophait Amélie Nothomb (Albin Michel), plongez dans l’œuvre d’une auteure que l’on ne connait jamais vraiment !
# La quatrième de couverture
Amélie Nothomb, morte ? Elle ne se souvient de rien. Voici pourtant qu’une dénommée Plectrude lui annonce la sinistre nouvelle. Elle lui révèle également qu’une identité posthume est attribuée à chacun au terme d’une cérémonie. L’un ira au paradis des cinéastes et l’autre au paradis des boulangers, par exemple. L’éternité est moins longue lorsqu’on échange autour d’une passion commune... Amélie s’attend donc à retrouver Stendhal et Virginia Woolf au paradis des écrivains. Stupeur ! Elle se retrouve au paradis des philosophes, aux côtés de Platon et de Nietzsche ! S’agit-il d’une erreur ? En faisant appel de cette décision, Amélie va subir un drôle de Jugement dernier au cours duquel viendront témoigner les illustres gloires de la philosophie, depuis Spinoza jusqu’à Sartre.
Écrit « à la manière » d’Amélie Nothomb, ce conte philosophique de Marianne Chaillan est un voyage aussi drôle que méditatif qui invite le lecteur à découvrir autrement l’œuvre de la romancière mondialement célèbre.
# L’avis de Lettres it be
Il y a plusieurs mois, nous vous parlions déjà de Marianne Chaillan sur Lettres it be, plus précisément de son essai Ils vécurent philosophes et firent beaucoup d’heureux paru en 2017 aux Éditions des Équateurs. Dans ce remarquable texte, l’auteure et professeure de philosophie à Marseille sondait la force philosophique de l’ami Walt Disney. Avec Ainsi philosophait Amélie Nothomb, c’est l’auteure connue à travers le monde entier qui passe sur le grill. Et de quelle manière…
Amélie Nothomb est morte. Elle s’attend, sans crainte aucune, à intégrer le paradis des écrivains. Et là, surprise : on l’annonce plutôt du côté du paradis des philosophes ! C’est le point de départ de ce nouvel essai signé Marianne Chaillan. Pourquoi une telle situation ? La philosophe fait le pari de mettre en lumière sur près de 200 pages toute la réflexion philosophique des romans d’Amélie Nothomb.
Arendt, Sartre, Nietzsche… On en croise du beau monde à la barre dans ce procès philosophique d’Amélie Nothomb. Outre l’aspect romanesque de ce texte, savoureux de bout en bout, Marianne Chaillan invite son lecteur, une fois encore, à percer les mystères de la philosophie sous l’angle des romans de Nothomb, de Riquet à la houppe en passant par Stupeur et tremblements et tant d’autres. Et c’est vrai qu’à raison d’un roman sorti par an, il y a de quoi faire ! Avec une complexité réduite mais un intérêt grandissant, Marianne Chaillan parvient à dompter des concepts philosophiques parfois ardus pour les rendre accessibles à chaque lecteur. Malgré cela, nous sommes bien loin d’une vulgarisation tiède : on réfléchit, on est invité à penser, on fait fonctionner la boîte à neurones mais toujours avec le sourire.
De toute évidence, Marianne Chaillan confirme sa place dans les philosophes d’aujourd’hui à garder dans le coin de l’œil. Avec Ainsi philosophait Amélie Nothomb, on ne peut que saluer cette initiative à deux visages : un hommage à l’une des auteures francophones les plus lues au monde, et une porte ouverte vers la philosophie qu’il serait regrettable de ne pas franchir.
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