Avec Le Consentement, Vanessa Springora a été l’une des premières à dénoncer publiquement les agissements de Gabriel Matzneff. Grasset, son éditeur, s’en félicite… et se félicite également du succès commercial. Pourtant, l’éditeur parisien est aussi celui qui a refusé qu’un tel texte soit publié dans les années 90… Lettres it be vous en dit plus.
Le manuscrit de la honte
C’est une information révélée par Le Parisien. Dans les années 90, la maison d’édition Grasset aurait refusé de publier un manuscrit signé d’une femme victime de Gabriel Matzneff. Cette auteure, dont le nom n’a pas été dévoilée, aurait eu une relation alors Gabriel Matzneff alors qu’elle était encore adolescente, relation qui se termina par un avortement qui est, encore aujourd’hui, la terrible cause de sa stérilité.
Présenté comme le responsable de ce refus, Jean-Claude Fasquelle était le directeur de la maison d’édition Grasset à cette époque. C’est lui, toujours d’après Le Parisien, qui aurait finalement refusé un manuscrit qui avait été validé par une éditrice de la maison.
Aujourd’hui, Olivier Nora a repris les rennes de la maison. Pourtant, impossible pour lui de confirmer ou non l’information : il ne possèderait pas « d’archives des comités de lecture de Grasset dans les années 90 ». Pour autant, Olivier Nora l’affirme pour tenter de trouver le fin mot de l’histoire : « imaginer que chaque manuscrit aimé par un éditeur de la maison et néanmoins refusé par un comité de lecture ou par le patron ne peut l’avoir été que pour des raisons inavouables est tout à fait grotesque ».
Une question centrale demeure
Bien qu’il faille raison garder et que, jusqu’à présent, rien n’atteste officiellement de l’existence de ce manuscrit et de sa véracité, une question se pose : qu’en est-il de la non-dénonciation de crime ? Extrêmement délicate, cette question a tout de même le mérite de se poser dans et sur un monde littéraire qui vit actuellement l’une de ses secousses les plus fortes depuis de nombreuses années.
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