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"Interdire de voir : sexe, violence et liberté d'expression au cinéma" d'Arnaud Esquerre : censure es-tu là ?

Interdire de voir : sexe, violence et liberté d'expression au cinéma, c'est le titre du nouvel essai d'Arnaud Esquerre publié aux éditions Fayard
Interdire de voir : sexe, violence et liberté d'expression au cinéma, c'est le titre du nouvel essai d'Arnaud Esquerre publié aux éditions Fayard

Arnaud Esquerre est sociologue et chargé de recherche du côté du CNRS. Également directeur de l’Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeux sociaux, il vient de faire paraître aux éditions Fayard son dernier livre Interdire de voir : sexe, violence et liberté d’expression. L’occasion parfaite pour remonter l’histoire de la censure au cinéma !

 

 

# La quatrième de couverture

 

 

Une analyse des forces en présence, des arguments mobilisés et des conséquences des décisions de la Commission de classification des films qui en dit long sur le rapport au sexe et à la violence, et à la jeunesse, de notre société.

 

 

Au début du XXIème siècle, en France, il est des images filmées dont l’État interdit l’accès à une catégorie du public, les mineurs, parce que leurs effets sont jugés dangereux : ce sont des images d’actes sexuels, des images d’actes violents, ou les deux. De quelle instance procèdent ces décisions ? Selon quels critères ? Avec quelles conséquences en cas de contestation de la décision du gouvernement, aussi bien par les artistes que par des associations de spectateurs au nom de la protection de la jeunesse et du respect de la dignité humaine ?

 

 

Arnaud Esquerre a assisté aux débats en huis clos des membres de la Commission de classification. Il analyse comment les commissaires interprètent et rendent un avis sur les films. Il se penche aussi sur la manière dont des décisions ministérielles délivrant des visas ont été remises en cause à plusieurs reprises depuis le film Baise-moi en 2000.

 

 

 

Il peut sembler évident que la liberté d’expression en France, un État se présentant comme démocratique, ne cesse de s’étendre et que cette extension sera acquise pour toujours. Pourtant, en pénétrant dans les coulisses de la « censure  » au cinéma telle qu’elle s’exerce aujourd’hui, ce que la lectrice ou le lecteur sont invités à découvrir, c’est pourquoi la liberté d’expression n’est jamais définitivement gagnée.


# L’avis de Lettres it be

 

 

Comment les films ont été censurés, et comment peuvent-ils l’être encore aujourd’hui en 2020 ? C’est la question centrale soulevée par Arnaud Esquerre dans son dernier essai. Remontant le fil de l’histoire à l’aide de films qui ont marqué les mœurs et les époques, Arnaud Esquerre déploie sa réflexion pour arriver sur une conclusion bien contemporaine : la gestion de la censure cinématographie aujourd’hui a de grands progrès à faire.

 

 



Arnaud Esquerre
Arnaud Esquerre

De la question de l’intention à la dichotomie entre « spectateurs suppresseurs » et « spectateurs suppressibles », en passant par la chronologie de la censure vis-à-vis du cinéma, Arnaud Esquerre ratisse large autour de la thématique centrale de ce livre. L’auteur soulève de nombreux points d’interrogation, notamment autour de la défense mise en avant aujourd’hui pour justifier bon nombre de décisions de censure, défense articulée autour de la préservation de la « dignité humaine ». Tous ces points d’interrogation montrent l’étendue de ce qui se joue aujourd’hui, alors que des films sortent en salles avec comme boulet une interdiction pour les -12, -16, etc. Pour la plupart, cette interdiction peut avoir de lourdes conséquences financières. D’où l’émergence contemporaine d’une autocensure manifeste.

 

 

 

Pour autant, Interdire de voir : sexe, violence et liberté d’expression au cinéma est d’une précision évidente : l’auteur met la focale, dans toute la deuxième moitié du livre, sur la situation actuelle et la gestion de l’autorisation des films sortis ou à sortir. Une situation parfois ubuesque, contradictoire mais terriblement intéressante pour prendre la température. Un essai pointu et fouillé, pour les intéressés. 




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