"Vieille peau" de Pochep

Vieille peau est le dernier album de Pochep publié chez Fluide Glacial
Vieille peau est le dernier album de Pochep publié chez Fluide Glacial

La couverture suffit à donner le ton de tout un ouvrage : on va rire, on va se prendre une pluie d’humour acide sur la tronche et on va bien aimer ça. De quelle couverture peut-on bien parler pour dire de telles choses ? De Vieille peau, le dernier album de Pochep bien évidemment ! Le dessinateur revient aux affaires entre deux publications sur le Net et ses multiples projets menés à gauche comme à droite. L’occasion de retrouver avec joie l’esprit Fluide Glacial qui lui sied si bien. Lettres it be a découvert Vielle peau publié chez Fluide Glacial et vous en dit un tout petit peu plus. La vieillesse n’a qu’à bien se tenir !


# La bande-annonce

 

Quand on est un homme en pleine force de l'âge et qu'on veut (encore) plaire aux jeunes gars, il faut suivre quelques préconisations simple : manger léger, pratiquer la muscu en salle de gym à peu près 12 fois par semaine, appliquer des lotions capillaires, des crèmes de jour et de nuit en respectant bien les horaires... Et surtout, ne pas perdre espoir !

 

 

Un album hilarant sur le temps qui passe, le rapport au corps à l'approche de la cinquantaine.

 

 

# L'avis de Lettres it be

 

Autodérision. Si un mot devait suffire à qualifier toute cette bande dessinée ce serait bien celui-ci. Dans Vieille peau, Pochep se met en scène (rien de le dire) face à la vieillesse qui rôde, cette calvitie qui menace, ces muscles qui se relâchent et cet unique poil blanc qui vient poindre dans cette toison cachée et foutre le bordel partout. De cette bien triste découverture pubienne, Pochep va tirer un album ironique sur les désirs d’avant, sur l’envie d’affronter la vieillesse du mieux possible et garder les dernières bribes de sa jeunesse coûte que coûte. Pour ce faire, musculation, tuning de la vie sociale et cours de paraître seront de mise. C’est bien pensé, c’est traité avec énormément de recul et on prend un plaisir certain à suivre les aventures de ce Pochep dessiné, future « vieille peau » pour l’instant pas vraiment assumée.

 

Pochep
Pochep

 

Au-delà des différentes réflexions proposées par l’ouvrage et auxquelles nous pourrions nous adonner trop longtemps (la question de la vieillesse en société etc.), Pochep préfère l’ironie et la bonne vieille rigolade façon Fluide Glacial ou Topo. Pour donner de l’allant à tout cela, le dessinateur n’hésite pas à revenir sur son existence actuelle et sur son propre passé, en expliquant sa profonde admiration pour le personnage Rahan d’André Chéret et pour bien d’autres choses encore peut-être plus inavouables ici. La description qui est faite du milieu gay parisien est toute aussi savoureuse. Au-delà de l’aspect égocentrique de l’ouvrage (ce qui n’est absolument pas un point négatif), Pochep n’hésite pas à dépeindre sans fards les milieux qu’il fréquente, et le rire fait passer la pilule sans coup férir. La BD nous fait rire, l’histoire nous retient plutôt bien, mais on éprouve aussi un certain intérêt pour cette immersion dans la vie personnelle de Pochep, une immersion qui se fait sous les traits, là encore, du rire et de l’autodérision. On y revient toujours.

Le gros point fort de cette BD est à trouver du côté des textes qui habitent cases et phylactères. C’est franchement bien écrit et rythmé et tout cela donne un ton particulier à l’ouvrage qui ne se contente pas du dessin ou de l’humour pour briller. Mais même si l’on se délecte de ces différents écrits bien sentis qui parsèment l’ouvrage, même si l’on se délecte de cet humour grinçant et des nombreuses références qui prêtent largement à rire (on salue Matt Pokora), il faut tout de même souligner que l’histoire ne casse pas trois pattes à un canard et que Pochep s’amuse plus ici en roue-libre qu’autre chose, sans vraiment chercher à atteindre un but spécifique. Mais après tout, ce n’est pas si mal !

 

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