"Le dernier porc" de Horace Engadhl : #mytho

Le dernier porc est le dernier livre de Horace Engdahl publié chez Serge Safran Editeur
Le dernier porc est le dernier livre de Horace Engdahl publié chez Serge Safran Editeur

Le choix de la couverture va dans le sens d’une publication qui se veut courageuse. Le dernier porc, dernier livre de Horace Engdahl publié chez Serge Safran Editeur, résonne fortement et évidemment avec l’actualité de ces derniers mois. Mais loin d’inscrire son au côté de la meute rugissante des soutiens aveugles, l’auteur suédois parfaitement francophone vient compléter le débat et se range plutôt avec les voix, certes divergentes, mais soucieuses d’échanger et discuter sur cette situation de la femme qui mérite, plus que jamais, des bouleversements profonds. De qui traite Engdahl dans son dernier livre ? Va-t-on profiter d’une énième histoire au côté des victimes ? Faux. L’auteur fait parler un porc, un vrai, de ceux qu’on balance.


 

# La bande-annonce

 

Un homme dont le couple vient de voler en éclats, essaie de recoller les morceaux. Son long monologue est une méditation sur la vie, le fait de vieillir, les rapports entre les individus. Et plus particulièrement ceux entre l'homme et la femme dans une société où non seulement la mort, mais aussi l'amour sont à crédit où l'homme, perpétuellement sur la défensive, essaie de comprendre et de faire comprendre un point de vue selon lequel tous les hommes ne sont pas des violeurs potentiels et toutes les femmes des victimes. Loin d'être un pamphlet antiféministe, ce petit livre est une réflexion sur l'abandon, sur les rapports modernes régis par le souci de rentabilité, y compris au niveau affectif...

 

 

# L'avis de Lettres it be

 

 

C’est un auteur habitué aux secousses qui revient donc dans les librairies françaises avec son troisième ouvrage traduit dans l’Hexagone. C’est chez Serge Safran Editeur que vous pourrez donc dénicher ce dernier porc. La longue complainte d’un homme, désormais seul après que sa femme l’a quitté, et qui va maintenant prendre tout le temps de gloser contre son époque, la vieillesse, les femmes et les hommes. Surtout les femmes.

 


Horace Engdahl
Horace Engdahl

 

Dans ce qui ressemble fort à un long monologue théâtral, Horace Engdahl propose de donner sa voix à ceux que l’on n’entend plus vraiment dans ces débats qui font rage. « Balance ton porc » est passé par là et depuis, « un homme ou deux sur trois est un agresseur » d’après les évaluations de Caroline de Haas. Tous les propos sont enflés du pus de l’absence de réflexion. Les réseaux sociaux relaient à l’aveugle et à la louche le moindre propos qui susciterait le maximum de retweets. Mais toujours est-il que la réflexion, la mesure et l’écoute des arguments adverses sont les grands absents de ces débats.

 

 

 

 

 

 

L’auteur suédois prend donc le contre-pied de la tendance et offre à la fiction la possibilité de déployer ses ailes sur toutes les pages qui composent ce livre. Ensuite, chacun reste libre d’adhérer ou pas à ce qui reste, finalement, que du vent, un vent frais fictionnel. Mais quelle joie d’entendre des voix contraires, d’entendre dire ce que l’on tente de taire faute de le combattre sérieusement. Parce que toutes les voix sont à entendre en littérature, Horace Engdahl nous en apporte, et c’était nécessaire, un bien bel exemple.

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