Un homme qui fait face à l’effondrement de sa cellule familiale à cause d’une seule et unique chose : son recours momentané à la prostitution. Un postulat de départ intéressant, bien dans l’ère du temps où la moindre faute morale est condamnée vivement sans laisser le temps à la raison de s’interroger. Annick Boisset prend ce risque de faire se confronter sa plume et cette thématique sociale. Qu’est-ce qu’il en ressort ? Lettres it be vous dit tout !
# La bande-annonce
Sam, mari et père modèle, fait le bonheur de sa femme Victoire, ingénue et égocentrée, et la fierté de sa sœur Laurène, artiste féministe en quête de reconnaissance. Quand les deux femmes apprennent que l’homme qu’elles adulent est un client régulier de la prostitution, elles en sont fortement déstabilisées. Victoire s’efforce de maintenir son couple à flot ; Laurène renie son frère et se replie auprès de sa compagne Nassima.
Roman choral, Les boutons de Jéricho interroge au travers de ces interactions familiales les comportement et le libre arbitre, l’humain dans le tourment des forces et faiblesses qui le gouvernent.
# L’avis de Lettres it be
Annick Boisset est une jeune auteure grenobloise qui publie son tout premier roman aux Editions de la Rémanence. Un roman, Les boutons de Jéricho qui s’empare à une thématique plus qu’intéressante mais terriblement ardue. Et c’est armée de son expérience de voyage (Portugal et Bénin) et de sa profession actuelle dans le spectacle vivant qu’Annick Boisset relève le défi.
Le roman navigue à la lisière des clichés aisés et des lieux communs aux portes grandes ouvertes, et pourtant, jamais il frôle mais jamais ne sombre. Deux couples distincts, l’un « classique » (homme + femme), l’autre « moderne » (femme + femme), des liens familiaux qui s’entremêlent, une cellule familiale qui explose à la découverte des aventures de Monsieur (Sam dans le roman) sur le bord de la route au côté d’une fille de joie. Sur le papier, et même si la promesse est alléchante, difficile de ne pas sombrer dans la facilité, même feinte. Et pourtant !
L’écriture reste comme apaisée de toute torpeur inutile et livre un ouvrage séduisant, bien dans l’ère du temps, une écriture qui ne prend jamais le parti de l’excès. Les personnages nous interrogent, chacun à leur manière, sur les différentes problématiques posées (l’infidélité, la prostitution, le pardon) mais sans jamais tomber dans la mièvrerie. De toute évidence et après lecture de ces boutons de Jéricho, nul doute qu’Annick Boisset soit une plume à surveiller du coin de l’œil !
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