"À crier dans les ruines" d'Alexandra Koszelyk : nuage de l'amour à mort

À crier dans les ruines est le premier roman d'Alexandra Koszelyk publié chez Aux forges de Vulcain
À crier dans les ruines est le premier roman d'Alexandra Koszelyk publié chez Aux forges de Vulcain

On n’en finit plus avec les premiers romans de cette rentrée littéraire 2019 sur Lettres it be ! Cette fois, on s’est penché sur À crier dans les ruines, le tout premier livre d’Alexandra Koszelyk publié Aux forges de Vulcain. Deux cœurs, un nuage radioactif. Ça donne quoi tout ça dans un roman ?


# La bande-annonce

 

Tchernobyl, 1986. Lena et Ivan sont deux adolescents qui s’aiment. Ils vivent dans un pays merveilleux, entre une modernité triomphante et une nature bienveillante. C’est alors qu’un incendie, dans la centrale nucléaire, bouleverse leur destin. Les deux amoureux sont sépares. Lena part avec sa famille en France, convaincue qu’Ivan est mort. Ivan, de son côté, ne peut s’éloigner de la zone, de sa terre qui, même sacrifiée, reste le pays de ses ancêtres. Il attend le retour de sa bien-aimée. Lena grandit dans un pays qui n’est pas le sien. Elle s’efforce d’oublier. Un jour, tout ce qui est enfoui remonte, revient, et elle part retrouver ce qu’elle a quitté vingt ans plus tôt.

 

La vidéo du moment

# L'avis de Lettres it be

 

26 avril 1986. Tchernobyl. Un bruit sourd. Un nuage assassin. Des vies décimées. Des murs invisibles autour de la France. Vous connaissez la suite…

 

 

 

Tout le monde connaît la suite, pourtant, c’est bien le cadre qu’a choisi Alexandra Koszelyk pour y poser son tout premier roman. À crier dans les ruines, c’est l’histoire d’un petit couple, un tout petit couple parmi tant d’autres. Histoire d’amour somme toute classique ? Feel-good nucléaire qui ne s’assume pas ? On est loin du compte !

 

Alexandra Koszelyk
Alexandra Koszelyk

Il aura fallu un poème d’Aragon et une jolie plume pour faire parvenir jusqu’à nous ce premier roman d’Alexandra Koszelyk. Un roman aux doux atomes où la question du nucléaire dans ce bas-monde est, de toute évidence, omniprésente. En témoigne cet « ingénieur de Flamanville » que l’on rencontre à la page 79… Pour autant, Alexandra Koszelyk n’évite pas les petites faiblesses dans son roman, des faiblesses qui ne s’alanguissent jamais trop. On craignait l’amourette fragile sur fond de Guerre froide avec le jeune Gordon débarquant fraîchement dans la classe d’une Léna éloignée mais rien de cela. C’est juste, c’est toujours bien équilibré. Des clins d’œil, des forces et des faiblesses, tout cela pour un joli coup de cœur. Et que dire de cette fin, voluptueuse et terriblement bien amenée. Un petit bijou.

 

 

 

Tchernobyl c’est là-bas, mais c’est aussi ici quand les cœurs se sont éloignés et que l’amour irradie partout autour. Roman de l’amour qui brise les murs et y succombe dans un dernier souffle, roman de l’oubli, roman de l’Histoire qui avance à l’aveugle… À crier dans les ruines fait mouche, discrètement, humblement. Le genre de romans que l’on aime tout particulièrement.

 


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