Autre premier roman à découvrir dans cette rentrée littéraire 2018, cette fois du côté des éditions Serge Safran : Circulus de Marie Rouzin paru le 13 septembre dernier. Un texte original sur les traces d’une femme, tout juste mère de deux petits garçons, fruits du drame. Sur les traces de la fondation de Rome, à la recherche de sa destruction. Lettres it be vous en dit plus dans les lignes qui suivent.
# La bande-annonce
Dans les bois, à la périphérie d’une très grande ville, une jeune femme solitaire rencontre une future mère, Andronica. Elle l’accompagne dans une roulotte pour assister à son accouchement. Naissent deux garçons, fruits d’une grossesse non désirée. Commence alors un long voyage pour ces deux femmes, bientôt rejointes par d’autres, pour retrouver le père. Avec la volonté farouche de les lui faire reconnaître.
Ce voyage initiatique est riche de rencontres : une veuve vendeuse de beignets, une femme éperdue de colère, deux frères prêts à élever les enfants, des ouvriers sur un chantier, une troupe de cirque.
Violence et difficulté d’exister prédominent dans cette quête non sans le lyrisme d’une parole quasi incantatoire.
# L'avis de Lettres it be
Née à Bayeux en 1978. Marie Rouzin fait partie de la cohorte d’auteurs faisant publier leur tout premier roman en cette belle année 2018. Circulus, un premier roman à retrouver du côté des éditions Serge Safran, une maison ambitieuse décidée à mettre en avant des textes pas tellement comme les autres. Et de nous offrir encore un exemple…
Une femme enceinte au possible, une roulotte, un bois sombre, une ville en proie aux ténèbres… C’est le cadre « façon fin du monde en devenir » que propose Marie Rouzin dans son livre, Circulus. Un cadre fort, posé avec sérieux et application, pour ouvrir les portes d’une histoire (courte, la faute à des interlignes au-dessus de la moyenne) mais qui sait briser le souffle. Féminisme, complainte d’un monde qui meurt, défense des petites gens des terres d’ici ou d’ailleurs… Le mélo-dramatisme de ce texte fait se croiser les thématiques et les interprétations, sans pour autant noyer ce Circulus dans un tourbillon de n’importe quoi. Même si les conclusions seront plurielles selon les lecteurs, force est de constater que Marie Rouzin donne à son texte les frontières nécessaires pour éviter l’infinie compréhension. Et déjà, il fallait le faire.
C’est un conte noir, nuageux que propose Marie Rouzin pour son tout premier roman. Avec Circulus, l’auteure originaire de Bayeux fait le pari d’un texte violent, où l’engagement ne rime pas avec une simplicité d’idée comme on peut, à regret, le rencontrer souvent ailleurs. Mention spéciale donc, ne serait-ce que pour le fait d’avoir osé. Osé proposer un texte ambitieux comme Circulus.
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