Après Tombent les avions qui avait consacré l’auteure avec le Prix du premier roman en 2004, après une excursion du côté du roman noir en 2009 avec Des voisins qui vous veulent du bien, Caroline Sers fait son retour en librairie. Cette fois, elle nous fait suivre l’évolution du famille bien de chez nous sur près de 50 ans. Lettres it be vous en dit plus sur Les belles espérances, publié chez Buchet Chastel.
# La bande-annonce
Mai 68. Pierre Bouillard, vingt-cinq ans, contemple le boulevard Saint-Germain dont les pavés servent de projectiles depuis les barricades. Il ne sait que penser du chaos qui règne, à la différence de son frère jumeau, Fabrice, enchanté par ce merveilleux vent de liberté…
Tous deux viennent de commencer leur vie d’adulte, ont fait des choix et des rencontres décisives. Pierre a charge de famille. Fabrice est censé reprendre l’entreprise familiale. Pourtant leur mère, maîtresse femme, les dirige encore d’une main de fer et ne comprend pas que le monde, autour d’elle, est en train de changer.
Ancré dans notre histoire récente, de Mai 68 à nos jours, Les belles espérances, huitième roman de Caroline Sers, raconte les passions et l’évolution d’une famille française.
# L'avis de Lettres it be
Des frères jumeaux aux aspirations qui divergent, une mère-poule aux griffes acérées pensant protéger le devenir de la famille toute entière, cette société qui évolue vite, sûrement trop vite… Les belles espérances traduit ces cinquante dernières années en nous mettant dans les traces d’une famille bien de chez nous, une famille comme nous. Les orages, les tempêtes, les moments de retrouvailles… Les chapitres se suivent et se ressemblent, faisant défiler sous nos yeux les générations et leurs aspirations nouvelles.
Roman français qui s’assume, Les belles espérances est un livre finalement bien fait, qui tient ses promesses sans surprendre outre mesure. On suit les péripéties de cette famille Bouillard à travers les époques, de mai 68 à aujourd’hui. Les secousses sociales et politiques, les trous d’air familiaux… Tout y est, ou presque. Caroline Sers ne s’embarque pas dans des effets de langue et de style qui auraient largement pu plomber son travail. L’auteure reste fidèle à un style mesuré, simple.
Parfois, on se surprend à penser que la littérature n’est pas qu’une affaire de disruption, de changements radicaux, de surprenantes nouveautés. Parfois, le banal et la simplicité font du bien là où tout semble prendre le train du changement et de la nouveauté en marché. Et Les belles espérances rassure, parce qu’il s’agit là d’un roman « normal » à la langue sobre et élégante. Un roman pour de vrai.
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