"Summer" de Monica Sabolo : un retour à la hauteur des attentes ?

Monica Sabolo publie Summer, son dernier roman, chez JC Lattès
Monica Sabolo publie Summer, son dernier roman, chez JC Lattès

"Summer" de Monica Sabolo

Monica Sabolo nominée pour de nombreux prix littéraires avec Summer
Monica Sabolo nominée pour de nombreux prix littéraires avec Summer

Monica Sabolo. Un nom qui résonne dans la littérature française actuelle : après Tout cela n’a rien à voir avec moi, prix de Flore en 2013 mais aussi Crans-Montana qui obtient le grand prix SGDL du roman en 2016, Monica Sabolo fait son retour dans les librairies avec Summer publié chez JC Lattès. L’occasion de retrouver une plume dûment poétique dans le cadre d’une histoire mystérieuse et envoûtante. L’avis de Lettres it be ? Dans les lignes qui suivent et nulle part ailleurs !

 

 

# La bande-annonce

 

 

Lors d’un pique-nique au bord du lac Léman, Summer, dix-neuf ans, disparaît. Elle laisse une dernière image : celle d’une jeune fille blonde courant dans les fougères, short en jean, longues jambes nues. Disparue dans le vent, dans les arbres, dans l’eau. Ou ailleurs ?

Vingt-cinq ans ont passé. Son frère cadet Benjamin est submergé par le souvenir. Summer surgit dans ses rêves, spectrale et gracieuse, et réveille les secrets d’une famille figée dans le silence et les apparences.

 

 

Comment vit-on avec les fantômes ? 

 

# L’avis de Lettres it be

 

La disparition d’une jeune fille dans un contexte plus que mystérieux, un frère torturé qui ressasse sans cesse et peine à se poser les bonnes questions, une cellule familiale où la parole n’est jamais la bienvenue, une intrigue qui fait deviner son terme avant même l’ouverture du roman … Summer de Monica Sabolo ne se présente pas sous les meilleurs auspices. Mais, soit, laissons-nous tenter, nul ne doute aujourd’hui que l’auteure née en Italie ait plus d’un tour dans son sac.

 

 

Cependant voilà : ça ne prend pas. Ce roman à mi-chemin entre 13 reasons why et Ne le dis à personne d’Harlan Coben fait pâle figure tant l’intrigue ne décolle pas, tant les personnages demeurent plats, peu captivants, distancés. Du psychologue au policier, en passant par la famille de Summer, c’est le désert de Gobi. On devine vite le fin mot, on se laisse peu embarquer par ces éructions plaintives de l’esprit qui émanent de chaque personnage (père, mère, frère).

 

 

Mais la plume de Monica Sabolo. Parlons-en. La critique littéraire s’est échinée à vanter les mérites d’une plume envoûtante, poétique à souhait, turbulente, imagée. Chez Lettres it be, nous étions plus … timorés. Trop. C’est l’argument qui s’impose d’emblée à la lecture de la plume de Monica Sabolo. Les envolées scripturales partent loin, trop loin. Les innombrables métaphores sont fragiles, trop fragiles. Le sens est parfois absent, trop absent. Morceau choisi :

 

« (…) une grosse dame en sabots de caoutchouc blanc, le signe qu’elle avait renoncé à l’espoir et à l’amour. »

Jugez seulement. Et c’est ainsi presque à chaque page, où la poésie voulue laisse place à la fainéantise de la plume. Les bons mots s’empilent mais le sens général déguerpi. Le dommage colle à ces râles.

 

 

Une petite déception pour un livre attendu et qui fait bonne figure dans les sélections de prix littéraires.

 

 

 

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