C’est au beau milieu de la rentrée littéraire Stock de janvier dernier que Lettres it be est allé chercher le livre au cœur de la chronique d’aujourd’hui. Toni, c’est le nom du deuxième roman de Line Papin, une jeune auteure franco-vietnamienne née en 1995 qui avait déjà capté tout l’intérêt du petit monde littéraire avec L’éveil paru en 2016 chez Stock. Voilà qu’elle revient aux affaires avec l’histoire d’un garçon tellement comme les autres qu’il en devient, péripétie après péripétie, extrêmement différent. Lettres it be vous invite dans les traces de Toni.
# La bande-annonce
« J’ai eu envie d’écrire Toni parce qu’aussi vite qu’un météore, il est venu, puis reparti de notre vie. Il me fallait coucher par écrit ces quelques souvenirs qui me restaient de lui afin de les graver, qu’ils ne s’envolent pas comme lui s’est envolé, à jamais. »
De Hambourg à Berlin, Toni nous plonge dans l’insouciance de la jeunesse et des nuits magnétiques rythmées par les fêtes clandestines.
# L'avis de Lettres it be
Tout commence au « Castel d’A** », dans cette vaste maison de famille où, comme souvent, tout le monde se retrouve, contraints et forcés, le temps de ces qui s’allongent et ces souvenirs qui s’empilent. Bien que bourgeoise, cette demeure n’a rien d’extraordinaire. Si ce n’est Toni, ce jeune garçon mystérieux, chef de meute, sûr de lui, pas encore très sûr de la vie. Tout va basculer au clairon de la Faucheuse. Et Toni va devenir, plus que jamais, ce qu’il a toujours dû être.
Line Papin fait voyager son personnage, et tous ceux qui très vite vont graviter autour, d’un petit coin reculé et tranquille jusque dans le Berlin underground des années 90 - 2000. Tout commence doucement, peut-être trop même, mais la lecture s’acidifie quand on entre dans le dénommé « Palais du Rire et de la Joie », quand résonnent les premiers rythmes électro, quand se diffusent dans le sang les premiers résidus de substances interdites. Et Toni prend tout son sens, et ce roman prend définitivement son envol. D’une écriture finalement conventionnelle, sans grands effets de manche, Line Papin apporte sur un plateau les différentes émotions et aspirations de toute une génération. De la féroce envie de liberté à l’âge adulte qui guette pas loin, tout y passe, sans coup férir, sans extrospection alanguie comme dans les plus belles pages d’un Psychologie Magazine d’été.
C’est un « météore ». Comme la quatrième de couverture de ce roman le dit si bien, Toni est un météore, ce genre de livres qui vous emporte d’un point à un autre, qui occupe votre esprit tout le temps de sa lecture et qui reste, qui s’estompe mais qui reste. Même si l’entrée dans l’histoire est rendue compliquée par une écriture brumeuse et un aspect « Marcel Pagnol hors de la Provence », dès l’arrivée à Berlin, on ne peut plus, ou alors difficilement, lâcher les basques de Toni. Cette jeunesse qui implose à l’intérieur des derniers lieux qu’elle a sus conquérir, ces filles et ces garçons qui entrent en expansion au rythme des basses … C’est un beau portrait, qui paraît peut-être déjà loin.
Line Papin confirme après L’éveil. C’est une évidence. Ne reste plus qu’une chose à attendre à l’horizon : l’explosion ferme et définitive d’une auteure qui semble déjà avoir acquis ses lettres de noblesse.
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