"Demain les chats" de Bernard Werber : chat vaut le coup ?

Demain les chats

de Bernard Werber

 

 

 

Bernard Werber est un touche-à-tout de talent. Sa vie et son parcours personnel sont autant d’éléments qui permettent de saisir quelques clés pour mieux comprendre son œuvre. Peintre, auteur de théâtre, acteur éphémère, scénariste et réalisateur … N’en jetez plus ! Bernard Werber est partout et nulle part à la fois. Il revient ainsi avec son dernier livre « Demain les chats », un roman qui reprend tous les éléments qui ont permis à Werber de devenir l’auteur à succès qu’il est en France mais également dans le reste du monde. Une recette qui commence à lasser ou un plaisir encore une fois renouvelé ? Lettres it be vous en dit un peu plus !  

 

 

 

 

// « Le chien pense : « Les hommes me nourrissent, me protègent, m'aiment, ils doivent être des dieux. »

Le chat pense : « Les hommes me nourrissent, me protègent, m'aiment, je dois être leur dieu. » //

 

 

 

# La bande-annonce

 

 

 

(Quatrième de couverture) : A Montmartre vivent deux chats extraordinaires. Bastet, la narratrice qui souhaite mieux communiquer et comprendre les humains. Pythagore, chat de laboratoire qui a au sommet de son crâne une prise USB qui lui permet de se brancher sur Internet. Les deux chats vont se rencontrer, se comprendre s’aimer alors qu’autour d’eux le monde des humains ne cesse de se compliquer. A la violence des hommes Bastet veut opposer la spiritualité des chats. Mais pour Pythagore il est peut-être déjà trop tard et les chats doivent se préparer à prendre la relève de la civilisation humaine.

 

 

 

 

# L’avis de Lettres it be

 

 

 

A mi-chemin entre le sombre « Guérilla » de Laurent Obertone et « La ferme des animaux » du génial Georges Orwell, « Demain les chats » pousse l’anthropomorphisme encore plus loin. Le narrateur principal n’est autre qu’un félin d’appartement et toute l’histoire va tourner autour de ces personnages d’abord engraissés à la croquette puis bientôt propulsés en-dehors de leur vie bien tranquille. L’humain est véritablement le point noir de cette histoire, celui par qui tout va arriver pour le mal comme pour le pire. D’emblée, nous faisons la connaissance de Pythagore, un chat résultat d’une expérience scientifique et qui se trouve désormais avec un terminal USB implanté dans le crâne pour pouvoir prendre des informations sur Internet. L’humain, l’humain et encore l’humain à l’origine de tout cela.

 

 

 

Bernard Werber reprend ici toutes les thématiques qui lui sont chères. L’anthropomorphisme, la spiritualité, un soupçon de science-fiction et de mythologie ... Tout ce brillant mélange avait mené à une franche réussite avec, entre autres, la trilogie des Fourmis ou encore avec le Cycle des dieux. Mais véritablement, avec « Demain les chats », cette habile construction semble s’effriter et laisse un triste goût de déjà-vu. Le postulat de départ est original, l’histoire intrigante et son apogée attrayante, mais finalement, quand on ferme ce bouquin, rien de spécial ne se produit. Disparues les interrogations métaphysiques que l’on pouvait avoir avec le Cycle des dieux, terminées les phases d’apprentissage d’un monde animalier époustouflant avec la trilogie des Fourmis. Ici, le roman tourne en rond, sans jamais entrer en profondeur dans un domaine. Des chats gentils mais un peu méchants, des humains méchants mais un peu gentils, la guerre méchante et qui tue. Voilà.

 

 

 

Malgré tout, et parce qu’il faut tout de même souligner l’œuvre de Bernard Werber et son écriture qui demeure gageure d’un bon moment de lecture, « Demain les chats » reste un récit bien mené, malgré son rendu fade. Celui qui est devenu, tour à tour, pigiste pour la presse généraliste, puis journaliste scientifique, reporter en Afrique, romancier, réalisateur et j’en passe, livre ici un roman dans sa plus pure tradition, malgré un regrettable sentiment de réchauffé. Nul doute que l’auteur adulé en Corée du Sud et dans bien d’autres pays saura livrer, pour la prochaine fois, un roman à la hauteur de nos attentes à son encontre !

 

 

 

// « Je voulais que tu constates ça de près. Il faut aussi que tu saches que ce qui se produit ici se passe également dans d’autres grandes villes de France, d’Europe, du monde. C’est comme une fièvre hystérique d’agressivité qui les touche tous. Certains humains pensent que cela pourrait être lié à des tâches solaires qui perturbent leurs sens et les poussent à s’entretuer. Il paraît que cela se produit tous les onze ans. En tout cas, ce que tu as vu en est la preuve : ils sont dans une phase d’autodestruction. Et cette fois-ci cela a pris une ampleur étrange. J’ai l’impression qu’ils sont arrivés au dernier épisode de leur évolution. » //

 

 

 

 

 

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Commentaires: 1
  • #1

    L'avis éphémère (samedi, 30 juin 2018 16:21)

    Grande fan de Bernard Werber, s'il est vrai que le thème de ce roman est très original, et comme tu le dis, l'anthropomorphisme est presque sa marque de fabrique, j'ai cependant trouvé que ses derniers romans se ressemblaient de plus en plus et que son se retrouvait au final juste devant une histoire de guerre entre humain, félins et canidés ..

    http://lavis.epheme.re