En attendant Bojangles
d’Olivier Bourdeaut
Véritable phénomène estival littéraire, raz-de-marée dans les librairies de l’Hexagone, « En attendant Bojangles » s’est installé dans l’esprit de la critique comme la petite pépite à découvrir sans attendre. Chez Lettres it be, nous n’avons pas pu résister à la tentation. Alors, ce roman est-il à la hauteur de la réputation qui le précède ?
// « - Tu sais, fiston, Suzon a beaucoup d’imagination, elle joue avec tout, même avec sa filiation, mais dans l’arbre, ta Maman, ce sont les racines, les feuilles, les branches et la tête en même temps, et nous, nous sommes les jardiniers, nous allons faire en sorte que l’arbre tienne debout et qu’il ne finisse pas déraciné, lui avais-je répondu par une métaphore confuse enroulée dans un enthousiasme forcé, tandis qu’il acceptait dubitativement sa mission sans la comprendre vraiment. » //
# La bande-annonce
(Quatrième de couverture) : Devant leur petit garçon, ils dansent sur « Mr Bojangles » de Nina Simone. Chez eux, il n’y a de place que pour le plaisir et la fantaisie. Celle qui mène le bal, c’est la mère, feu follet imprévisible. Elle les entraîne dans un tourbillon de poésie pour que la fête continue, coûte que coûte. L’amour fou n’a jamais si bien porté son nom.
# L’avis de Lettres it be
L’accueil de la critique littéraire pour « En attendant Bojangles » a de quoi surprendre. En effet, cela faisait longtemps qu’un roman avait été si chaudement accueilli. Prix France Télévisions, Grand prix RTL - Lire, prix du roman des étudiants France Culture – Télérama, le roman d’Olivier Bourdeaut porte déjà de nombreux galons à sa veste, autant de gages de qualité d’un roman explosif et surprenant sur bien des points. Ne serait-ce que pour l’histoire précédant l’écriture de ce roman : Olivier Bourdeaut, agent immobilier sur Nantes, se lance dans l’écriture d’un premier roman sombre qui ne rencontrera qu’un succès très (trop ?) timide. Après un voyage en Hispanie chez ses parents, Bourdeaut se lance dans l’écriture d’un roman bien plus léger et loufoque. Un premier tirage à 10 000 exemplaires par la maison d’édition Finitude, puis 90 000 exemplaires en mars pour atteindre près de 225 000 exemplaires vendus en mai dernier. Un succès retentissant !
Allez, fonçons désormais dans ce que les pages de ce roman ont à nous montrer. « En attendant Bojangles » est un roman qui oscille entre loufoque, légèreté et profondeur. Tout se joue au sein d’une famille dont la mère va doucement sombrer dans la folie. Une folie légère, ordinaire, masquée par l’espièglerie d’un personnage haut en couleurs. En effet, cette folie qui occupe une place centrale dans le roman est noyée dans un tourment de danses, de mouvements, de musiques, de sons, de couleurs … A quel moment la folie peut-elle devenir clinique ? De nous tous, qui sont les plus fous ? Réflexions profondes qui couronnent un roman brillant de son ouverture à son apogée.
Roman au carrefour de grandes œuvres, « En attendant Bonjangles » semble être le digne rejeton de « L’amour fou » d’André Breton et des « Contes de la folie ordinaire » de Charles Bukowski. Un ouvrage à mettre entre toutes les mains, pour cet été pendant votre session plage, ou n’importe quand, juste pour se faire plaisir.
// « Pour être gentil avec moi, mon père était aussi capable de faire des mensonges à l’envers. » //
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