« Neverland est l’histoire d’un voyage au pays perdu de l’enfance ». Voilà commence le résumé du livre de Timothée de Fombelle, résumé proposé par son éditeur, L’Iconoclaste. Neverland. Peter Pan, l’enfance, l’âge, les souvenirs qui s’effacent. D’accord, le cadre est posé. Mais, affirmons-le tout de suite : rien de très excitant et original sur le papier. Alors, sommes-nous mauvaise langue chez Lettres it be ? La réponse dans cette nouvelle chronique.
# La bande-annonce
Neverland est l’histoire d’un voyage au pays perdu de l’enfance, celui que nous portons tous en nous. À la fois livre d’aventure et livre-mémoire, il ressuscite nos souvenirs enfouis.
// « Il y a dans les hauts territoires de l'enfance, derrière les torrents, les ronces, les forêts, après les granges brûlantes et les longs couloirs de parquet, certains chemins qui s'aventurent plus loin vers le bord du royaume, longent les falaises ou le grillage et laissent voir une plaine tout en bas, c'est le pays des lendemains : le pays adulte. » //
# L’avis de Lettres it be
Les regards sur l’enfance sont légion en littérature. Quelle plus belle période évocatrice que celle des premiers pas, celle de l’entrée dans la vie, celle où l’on quitte le sillon des grands pour devenir soi-même adulte. Cependant, la frontière entre le retour en arrière et le nombrilisme risible n’est jamais loin. Et les auteurs s’étant frottés à cette période et cette difficulté inhérente ne se comptent plus sur les doigts de la main. Timothée de Fombelle rejoint cette immense famille. Pour le meilleur comme pour le … pire.
Le roman s’ouvre de façon métaphorique sur une chasse à l’enfance, guidée par les « anciens », les « ancêtres ». Métaphore heureuse qui laisse croire à un roman frais, original, novateur tant sur le fond que sur la forme. Qui plus est, et raison pour laquelle nous étions confiants chez Lettres it be à la lecture de cet ouvrage, Timothée de Fombelle reste un auteur discret mais déjà largement primé et récompensé pour ses précédents ouvrages, tant en France qu’à l’international. Pour son premier roman « Tobie Lolness » paru en 2006, de Fombelle avait glané, entre autres, le prix Marsh Award en Angleterre, le prix Andersen en Italie etc… Un glorieux passé révolu ?
// « Je suis parti un matin en chasse de l’enfance. Je ne l’ai dit à personne. » //
Bon, disons-le tout de go : ce Neverland n’est autre qu’un petit voyage où l’on ne va finalement pas très loin que les limites de l’égo de Timothée de Fombelle, de son enfance ressassée, racontée mais toujours voilée d’une brume laissée par cette écriture parfois pompeuse, rarement saisissante. L’absence d’intrigue, de fil narratif concret est, cependant, un point à mettre au crédit de Timothée de Fombelle. En effet, on trouve ici plus une rêverie qu’un roman. Mais malgré tout, la sauce ne prend pas, on n’a jamais l’impression de quitter le pré-carré du regard sur soi, notre regard n’est jamais guidé autrement que par un nombrilisme littéraire. La métaphore initiale s’estompe très vite (trop vite ?) derrière un récit sans goût réel. Dommage.
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