Avec Olivier Norek, Bernard Minier ou encore Sonja Delzongle, Sandrine Collette fait partie des grands auteurs français de romans noirs à faire le retour en mars-avril 2019. La native de Paris revient avec Animal publié aux éditions Denoël, un voyage sur les traces du Népal, un voyage sur les traces d’un ours. Un voyage sur les traces de nos origines.
# La bande-annonce
Humain, animal, pour survivre ils iront au bout d’eux-mêmes. Un roman sauvage et puissant.
Dans l’obscurité dense de la forêt népalaise, Mara découvre deux très jeunes enfants ligotés à un arbre. Elle sait qu’elle ne devrait pas s’en mêler. Pourtant, elle les délivre, et fuit avec eux vers la grande ville où ils pourront se cacher.
Vingt ans plus tard, dans une autre forêt, au milieu des volcans du Kamtchatka, débarque un groupe de chasseurs. Parmi eux, Lior, une Française. Comment cette jeune femme peut-elle être aussi exaltée par la chasse, voilà un mystère que son mari, qui l’adore, n’a jamais résolu. Quand elle chasse, le regard de Lior tourne à l’étrange, son pas devient souple. Elle semble partie prenante de la nature, douée d’un flair affûté, dangereuse. Elle a quelque chose d’animal.
Cette fois, guidés par un vieil homme à la parole rare, Lior et les autres sont lancés sur les traces d’un ours. Un ours qui les a repérés, bien sûr. Et qui va entraîner Lior bien au-delà de ses limites, la forçant à affronter enfin la vérité sur elle-même.
La vidéo du moment
# L’avis de Lettres it be
Il commence à y avoir du beau monde dans les rayonnages « thriller » de nos librairies hexagonales. Depuis 2013 et Des nœuds d’acier, Sandrine Collette s’est ajoutée à la grande liste des auteurs à surveiller du coin de l’œil. Successivement, livre après livre, l’auteure parisienne d’origine s’est affirmée, confirmée avec une recette bien à elle. Une nature dévorante et dévorée, qui se retourne contre ses agresseurs, une noirceur parfois apocalyptique, le tout noyé dans un style maîtrisé et enveloppant. Cette recette, on s’attendait à la retrouve dans Animal, le nouveau thriller signé Collette. On attendait cette recette, et peut-être même un peu plus encore. Il faut bien dire que nous n’avons pas été déçus…
Des destins qui s’entrecroisent, une jeune fille à l’identité mystérieuse qui garde un attrait animal (tiens, tiens) pour la chasse. Tout commence normalement, pourrait-on dire. Mais forcément, chez Sandrine Collette, tout s’emballe très vite, les menaces se font de plus en plus pressantes et imprévisibles. Une fois encore, la menace viendra de la nature, une nature sauvage qui prend les gros traits d’un ours extraordinaire, plus et mieux qu’humain. Et les événements de s’imbriquer une fois encore avec succès, chapitre après chapitre…
Après Juste après la vague paru en janvier dernier, Sandrine Colette remet le couvert et hausse une fois encore le niveau. Animal marque une nouvelle étape dans la bibliographie de l’auteur. Non pas une nouvelle étape sur la forme de ces histoires : comme dit, on retrouve un univers sombre, en proie au désastre, où une sombre et nuageuse menace rôde en permanence. La nouvelle étape que franchit Sandrine Colette avec brio s’est effectuée sur l’écriture. Sur plusieurs dizaines de pages, l’auteure nous propose un récit de chasse, un récit de fuite et de poursuite juste sublime. Le rythme et la tension sont palpables, on ne sait plus qui des personnages ou du lecteur est le plus oppressé. Une véritable expérience de lecture, l’adoubement d’une grande du roman noir, très noir.
L’histoire centrale d’Animal reprend ce que Sandrine Collette sait faire de mieux. Mais cette fois, un véritable cap est franchi. Il reste la poussière ou Les Larmes noires sur la terre frappaient déjà fort. Animal va plus loin dans le pari littéraire, dans le rythme, dans la tension et la noirceur. Quel livre !
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