La mort soudaine dans un accident d’avion de l’ancien PDG de Total Christophe de Margerie, des démissions-éclairs et difficilement explicables dans les entreprises de France et de Navarre… Mais qui peut bien se cacher derrière ces étranges événements qui agitent les plus hautes sphères ? N’avez-vous pas déjà entendu parler de ces « tueurs corporate » ? Alors plongez sans attendre dans le deuxième roman de Do Raze, Fucking Business publié chez HC Editions.
# La bande-annonce
Il est tueur à gages corporate. Ses clients sont des entreprises. Ses victimes des entrepreneurs trop inspirés, des ingénieurs trop brillants, des talents trop menaçants.
Ses méthodes sont infaillibles, sa vie est volontairement aseptisée, froide et chirurgicale. Il vit dans l’ombre de notre monde, celui que l’on croit connaître, mais dont on ne mesure pas le cynisme. Lui sait. Il voit ce que l’on ne voit pas, il travaille pour ceux qui dirigent.
Il tue pour ceux qui décident. Mais alors qu’il s’apprête à éliminer sa trente-cinquième victime, tout bascule. Le système qu’il croit si bien connaître commence à se fissurer.
« Dans son monde, on l’appelle Bleu. »
# L’avis de Lettres it be
C’est un retour attendu de longue date pour ceux qui avaient apprécié le tout premier roman de Do Raze La mort des rêves paru en 2011 chez Le Masque et couronné du Prix du premier roman du Festival de Beaune. Un retour qui s’effectue donc avec Fucking Business publié cette fois chez HC Editions. L’occasion pour celle qui œuvre depuis plus de 20 ans dans la communication institutionnelle de nous plonger dans un ouvrage un brin particulier, à mi-chemin entre le roman d’espionnage façon James Bond 2.0 et l’essai coup de poing sur la réalité des activités d’influence les plus noires dans certaines entreprises de ce monde..
Dans ce Fucking Business, on suit les pas d’un tueur à gages pas franchement comme les autres. Bleu, c’est son petit sobriquet, est « tueur à gages corporate ». Comprenez : il œuvre au service des entreprises pour lutter contre… d’autres entreprises. Une activité d’influence qui peut s’étaler jusqu’aux plus inavouables pratiques : pression physique, mentale voire suspension définitive des facultés vitales. Autant dire, la mort. Entre coups bas et chantage, entre pression de toutes parts et confiance nulle part, Do Raze propose un roman noir qui tient en haleine malgré une intrigue qui s’essouffle peut-être un peu trop vite, la faute à des enjeux de lecture qui se trouvent assurément ailleurs que dans le simple fait de savoir à quoi aboutit cette histoire.
En effet, on retiendra peut-être plus de ce deuxième livre de Do Raze (un pseudonyme on l’imagine) l’ensemble des éléments apportés sur une profession fort peu connue. Alors que l’on s’écharpe sur le rôle (trop) présent des lobbys commerciaux à travers le monde, voilà qu’une auteure lève le voile sur une profession qui repousse encore plus loin les limites. Une porte ouverte captivante sur tout un monde méconnu par le grand public. L’intrigue reste somme toute classique et on lui préférera un habillage original, rempli d’enseignements… et d’inquiétude sur cette sombre réalité existante au sein des plus grandes entreprises de ce monde.
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