"L'Arménien" de Carl Pineau : j'irai mourir chez vous

 

L’Arménien
de Carl Pineau

 

 

Un thriller provincial. Quelle bonne bouffée d’air ! C’est vrai, si l’on se promène dans les rayons « thriller » de nos librairies, il semblerait que les plumes tuent plus à Paris que partout ailleurs en France. Carl Pineau, pour son premier roman de la sorte, emmène ses lecteurs du côté de Nantes et de la Bretagne. Le Nantes des années 80, le Nantes des bas-fonds, le Nantes que personne ne soupçonne … Lettres it be a lu « L’Arménien ». Direction la suite de cet article pour en savoir plus !

 

 

// « Et à partir de ce jour-là, c’est lui qui dirigea nos entretiens. Je limitais mon intervention à un rôle de miroir, surveillant toute rechute pathologique autodestructrice. Vigilante face à l’évolution de mes sentiments, j’étais loin d’imaginer à quel point elle n’échappait à personne. Encore moins à Luc … » //

 

 

 

# La bande-annonce

 

 

 

(Quatrième de couverture) : Nantes, 22 décembre 1989. Le cadavre de Luc Kazian, dit l’Arménien, est retrouvé en forêt de Touffou. Deux balles dans la peau, et partiellement calciné. Assassiné. Mais par qui ? Et qui était vraiment l’Arménien ? Un trafiquant de cocaïne notoire, comme le pense l’inspecteur Greg Brandt ? Un copain de virées avec qui écumer les bars et draguer les filles, comme le voit Bertrand, son premier et peut-être unique ami ? Un jeune orphelin perturbé, mais à l’esprit vif et éveillé, comme le pense Françoise de Juignain, sa psychiatre depuis 20 ans ? Rien de tout cela, bien plus encore ?

 

 

De la place Graslin au Château des ducs de Bretagne, des ruelles pavées du quartier Bouffay aux bars à hôtesses du quai de la Fosse, des pavillons de Rezé aux immeubles de Bellevue, Carl Pineau fait revivre dans ce thriller noir toute l’ambiance du Nantes des années 80.

 

 

 

 

# L’avis de Lettres it be

 

 

 

Un thriller à la sauce « Nos régions ont du talent », une multitude de personnages qui s’expriment et racontent leur relation passée d’avec le macchabée, un inspecteur de police d’habitude personnage clé mais qui ici se fait étonnamment discret … « L’Arménien » est un thriller qui surprend en de nombreux points, une heureuse surprise !

 

 

 

L’écriture est fluide, appliquée, parfois mécanique. Mais ce thriller tient ses promesses. La multiplicité de voix autour de l’affaire centrale de ce roman apporte un vent de fraîcheur sur le genre. On s’était habitué à une sorte d’unicité dans l’enquête. Ici, Carl Pineau dépoussière le genre et vient donner la parole aux proches, à la psychologue, à l’inspecteur, aux amis du disparu. De quoi suivre l’enquête à travers un jeu de miroir surprenant mais envoûtant. Cependant, ce jeu de miroir a de quoi lasser et on peine parfois à savoir qui est qui, voire même qui hait qui.

 

 

 

« L’Arménien » est le premier tome d’une trilogie encore à paraître, dont le second morceau devrait débouler dans vos bibliothèques pour 2018. Pour son premier coup d’essai, Carl Pineau met en pratique tous les apprentissages de son passage au cours de création littéraire de l’université de Laval au Québec. On regrettera peut-être (mais promis pas longtemps), et de ce fait, une écriture parfois mécanique, voire attendue, dans la veine d’une mise en pratique littéraire des schémas étudiés. Et de toute évidence, il y a fort à parier qu’une plume de talent est en train de naître …

 

 

 

// « La ville de Nantes grouillait d’une jeunesse enivrée par les premières chaleurs. Les filles avaient sorti leurs mini-jupes, les garçons, excités par les phéromones, leur jetaient des regards furtifs. J’en fis la remarque à Myriam, et nous rîmes de bon cœur en buvant nos cafés. » //

 

 

 

 

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