"Le Mage du Rumorvan" de Jean-François Joubert : Un thriller saveur kouign-amann !

 

Le Mage du Rumorvan
de Jean-François Joubert

 

 

 

Résolument, le thriller est à la mode. Thriller psychologique, thriller régional, thriller sentimental, thriller on ne peut plus classique … Il suffit de parcourir les rayonnages de nos librairies favorites pour se rendre compte de cette tendance. Mais parce que les ténors du rayonnage ne sont pas les seuls à maîtriser ce genre, chez Lettres it be, nous avons à cœur de découvrir des auteurs en devenir qui ne demandent qu’à développer leur lectorat et faire découvrir leur univers. Avec « Le Mage du Rumorvan », direction le fin-fond de la Bretagne pour prendre part à une enquête qui ne vous laissera pas de marbre.

 

 

// « Madame, aviez-vous des objets de valeur chez vous ?

Lavigne était allé droit au but et craignit qu’elle ne conservât son mutisme. Ses lèvres pâlirent, et, docile, elle se prêta au jeu des questions-réponses.

- Oui, inspecteur … Des livres.
- La bibliothèque a presque brûlé dans sa totalité …
- J’imagine !
- Rien ne vous vient à l’esprit, pas d’objet précieux ? De l’or peut-être ? » //

 

 

 

# La bande-annonce

 

 

 

(Quatrième de couverture) : L’enfer sur terre. Un incendie en pleine nuit. Des chiens-loups qui hurlent à la mort. Un homme meurt. Il s’agit du mage du Rumorvan, dont les travaux occultes inquiétaient un petit village de l’Aber-Ildut en Bretagne. Pourquoi un tel meurtre dans un lieu si tranquille en apparence ? Quel pouvait donc être le mobile du meurtrier ?

 

 

 

 

L’inspecteur Lavigne, chargé d’enquêter sur cette étrange affaire, va devoir s’armer de patience pour démêler les rumeurs colportées par les villageois. Confrontés au surnaturel, ses principes rationnels vont être mis à l’épreuve. Son enquête avancera au fur et à mesure qu’il découvrira ce que sont l’alchimie et la magie noire. Elle prendra peu à peu l’allure d’une quête.

 

 

 

# L’avis de Lettres it be

 

 

 

Un thriller mystique en Bretagne dans, assurément, la région de France qui s’y prête le mieux, la promesse du dernier livre de Jean-François Joubert était plus qu’alléchante. Pour l’auteur, lui-même breton de son état car né à Brest, il est important voire indispensable de donner à ses romans des faux airs de surréalisme, et force est de constater que c’est encore une fois une réussite.

 

 

« Le Mage du Rumorvan » est un thriller court. Environ 200 pages cachées derrière une jolie couverture noire orangée. Mais cette double centaine de pages ne lasse jamais, bien au contraire. La plume de Jean-François Joubert est remplie d’images, de métaphores, une plume alerte qui laisse dans l’attente permanente des phrases à venir. Les rebondissements sont nombreux, on ne cesse de voyager dans les tréfonds de la belle Bretagne, une Bretagne ici endormie, presque inquiétante par moment. L’inspecteur Lavigne, personnage central de ce roman, est un inspecteur qui ne doit ses dols qu’à l’alcool. Un enquêteur plutôt classique, avec des travers à l’éthanol que l’on retrouve assez souvent dans ce type de livres. Mais qu’importe, l’enquête est saisissante : un rebouteux qui meurt dans un incendie et c’est tout un petit village qui se retrouve accusé. Une enquête saveur kouign-amann qui ne déçoit jamais, sauf peut-être une fois …

 

 

C’est bref, brutal ! Clairement, la seule petite déception de ce roman est la fin (que l’on ne trahira pas ici, soyez rassurés). Elle arrive comme un cheveu sur la soupe, on la voit venir mais pas aussi rapidement. Une toute petite déception qui ne vient pas gâcher le plaisir de ce voyage mystique du côté de la Bretagne. Bien plus qu’un auteur, un univers découvrir !

 

 

// « L’inspecteur Lavigne avait vu le corps : pas beau. Et pas de lettre d’adieu. De toute façon, elle n’avait pas d’amis dans ce village, et tout le beau monde la fuyait comme la peste. Un crime maquillé en suicide ou le désir de cesser de vivre ? S’était-elle noyée dans le chagrin de l’amour éteint ? Que penser ? » //

 

 

 

 

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Commentaires: 1
  • #1

    jean-françois joubert (samedi, 27 mai 2017 11:42)

    merci pour cette belle chronique, une lecture fine et sensée, je place ce petit livre en polar régionaliste, parle des habitants, de l'aber-ildut, et figures local. Le mage histoire entendu et maison hanté selon ce qui traîne dans l'imaginaire collectif des habitants de cette bourgade de 800 âmes, que dire de plus sinon, merci encore...