Après Corpus Christine (Gallimard), premier roman de Max Monnehay, après Géographie de la bêtise en 2012 (Seuil) ou encore Comment j’ai mis un coup de boule à JoeyStarr un an plus tard (Christophe Lucquin Éditeur), l’auteure bisontine revient avec Somb. Lettres it be vous livre sa critique sur ce roman noir à tiroirs qui devrait en surprendre plus d’un…
# La bande-annonce
Victor Caranne est psychologue en milieu carcéral. Chaque jour il emprunte à moto le long pont qui relie le continent à l’île de Ré pour rejoindre la Citadelle, fortification reconvertie en prison. Chaque jour il écoute des détenus lui confier leurs fantasmes les plus abjects, leurs crimes les plus atroces. Ils n’ont rien à craindre : les menottes de Caranne se nomment secret professionnel. La découverte d’un corps, sur la grève d’une plage proche de sa villa, va soudain bouleverser sa vie. C’est, pour lui, une perte immense. Caranne va devoir replonger dans un passé qu’il faisait tout pour oublier. Et les certitudes qu'il avait sur sa vie vont, une à une, s’effondrer.
# L’avis de Lettres it be
Max Monnehay, de son vrai prénom Amélie, est une jeune auteure née à Beauvais en 1981. Après plusieurs livres salués par la critique (Prix du premier roman pour Corpus Christine), la voilà qui s’invite du côté du roman noir avec Somb, paru en mars 2020 du côté des éditions Seuil. Direction l’île de Ré et La Rochelle pour une enquête très… psychologique !
Un psychologue qui rencontre des personnes incarcérées pour sonder les origines de leurs actes, sombre ambiance qui rappelle par exemple la série Mindhunter… Malgré une rampe de lancement idéale, Somb perd vite le rythme, trop vite. Les péripéties s’enchaînent, de nouveaux souvenirs et personnages entrent en scène. Non pas que l’on se perde dans les multiples tiroirs de l’histoire plutôt bien amenée par Max Monnehay, mais on ne sait plus vraiment sur quel pied danser. Jusqu’à perdre de vue l’intrigue initiale…
Au bout du compte, il reste un roman noir construit, peut-être trop bien construit. L’auteure donne l’impression d’avoir voulu injecter dans son histoire trop d’éléments pour la parfaire : relations amoureuses complexes, passé oublié, des hommes peu scrupuleux par-ci par-là, la vie compliquée d’un commissariat... Il en résulte un livre qui offre la désagréable impression d’être un fourre-tout de bonnes idées. Dommage alors que le point de départ laissait entrevoir de belles choses. Le rendez-vous est pris pour le prochain livre !
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