Bonjour Zarca et merci de prendre part à cette interview pour Lettres it be. Tout d’abord, une question terriblement basique mais indispensable : qui es-tu ? D’où viens-tu ? Que faisais-tu avant de passer à l’écriture ?
Johann Zarca, Aka Zarca, Aka "Le Mec de l'Underground". Je me présente souvent comme auteur/romancier mais jamais comme écrivain. J'ai grandi dans le Val de Marne, je suis parisien depuis 5 piges et avant cette vie, tout était un peu bordélique : éducateur sportif souhaitant devenir boxeur, j'enchaînais les jobs alimentaires, j'ai été aussi rédacteur en Asie du Sud-Est.
Tu as été découvert via ton blog Le mec de l’Underground. Peux-tu nous raconter comment ça s’est passé, jusqu’à la publication de ton premier roman ?
Le blog a pris la sauce petit à petit si bien qu'un an après son lancement, les Inrocks ont parlé du Mec de l'Underground. C'est comme ça que ma première éditrice, celle de Don Quichotte, m'a repéré. Elle m'a contacté et m'a demandé si j'avais un manuscrit de côté, ça tombait bien vu que la Boss de Boulogne avait été écrit quelques années auparavant. Elle a kiffé, a exigé quelques modifs et c'est ainsi que mon premier roman a été édité.
Le milieu littéraire connu pour son hermétisme n’a-t-il pas trop été difficile à intégrer ? Comment s’est passé ton accueil ?
On m'a souvent posé cette question mais je ne l'ai pas vécu de cette façon. D'accord, le milieu littéraire a globalement un balais enfoncé dans le derche - je dis bien "globalement" -, les partouzes et les murges ne courent pas les allées des salons littéraires mais je n'ai pas eu l'impression d'être rejeté. En même temps, le regard du milieu littéraire m'importe assez peu.
Le Bois de Boulogne, la campagne thaïlandaise … Comment choisis-tu les thèmes de tes livres ?
Je choisis mes thèmes en fonction de l'obsession du moment. C'est comme ça, je suis obsessionnel alors j'écris sur ce qui m'occupe l'esprit. Avant d'écrire le Boss, j'étais tout le temps fourré au bois, j'avais un peu l'impression d'être dans un monde parallèle.
Ton écriture est très … brute. A la lecture de Paname Underground, on a vraiment l’impression de t’entendre plus que de te lire. Est-ce un choix de ta part d’oraliser l’écrit ?
Je ne parlerais pas d'un choix, j'ai tout de suite écrit de cette façon-là. Mon style s'est imposé par lui-même.
Penses-tu à des auteurs particuliers quand tu écris, à des livres ? Est-ce que tu te dis « Tiens, j’aimerais bien arriver à tel ou tel résultat », ou alors est-ce du pur Zarca 100% certifié ?
100 % Zarca, vie de ma mère. Je n'ai pas d'idole, pas de dieu, à part peut-être Ron Jeremy.
Comment se passe la relation avec ton éditeur alors que ton livre est un vrai parti-pris littéraire que toutes les maisons, à regret, ne souhaiteraient pas publier en l’état ?
J'ai plutôt été en bonne relation avec mes éditeurs, j'ai intégré dès le début qu'ils n'étaient pas là pour plomber les textes mais pour les élever. L'auteur qui ne pige pas ça a sans doute un gros problème d'ego à gérer. Ou alors il est naturellement casse-couille.
Tout ce qui est dit dans Paname Underground est tiré de ton existence personnelle ou as-tu romancé certaines parties ?
Paname Underground est une autofiction. Bien sûr, ce livre est tiré de mon existence personnelle mais je jongle avec la réalité et la fiction, le vrai et le mytho.
Paname Underground est en lice pour le Prix de Flore. La pression ? Comment as-tu ressenti cette nomination dans un paysage littéraire où tu fais figure de vilain petit canard ?
Bien sûr qu'il y a de la pression. Choper le Prix de Flore, surtout à 33 piges, c'est la reconnaissance, l'assurance que tu seras lu par pas mal de monde et que tu palperas sans doute un peu plus de thunes. Quand j'ai appris la nouvelle, je ne l'ai pas gardée pour moi, tu penses bien. Je ne te cache pas que j'étais assez fier.
Tu incarnes vraiment l’image de ces nouveaux auteurs nés dans les blogs ou les autoédités. Quels conseils pourrais-tu donner à ceux qui veulent s’inspirer de ton parcours ?
Je me garderais bien de donner des conseils, ce qui s'applique à l'un s'applique rarement à l'autre. A mon avis il faut se trouver, trouver sa méthode d'écriture, son rythme. Je ne crois pas aux tutoriels et j'ai sans doute bien fait de n'en faire qu'à ma tête. Du coup, un seul conseil : démerde-toi, évite le mimétisme.
Passons maintenant à des questions un peu plus légères pour en savoir plus sur Zarca l’homme et Zarca l’écrivain.
- Le livre à emporter sur une île un peu déserte ?
Robinson Crusoé, histoire de bien badtriper.
- L’auteur avec qui boire une bière (ou plus si affinités) ?
Julien Simon Aka Neil Jomunsi. J'ai toujours plein de questions à poser à ce type, j'ai l'impression qu'ils sont 150 dans sa tête.
- Le livre que tu aimes en secret ?
Désolé, c'est un secret.
- L’auteur que tu aurais aimé être ?
Marc Levy, pour sa thune.
- L’auteur que tu n’aurais pas aimé être ?
Marc Levy, pour ce qu'il écrit.
- Un livre dont tu ne comprends pas la popularité ?
Sur la route de Kerouac.
- Le livre que tu aurais voulu écrire ?
Miso Soup de Ryu Murakami.
- Ta passion un peu honteuse ?
Le cerf-volant.
- Le livre que tu offrirais à un inconnu ?
Un des miens comme ça s'il kiffe, il achète mes prochains.
- La première mesure du Président Zarca ?
Légaliser les drogues.
- Ecrire : tard la nuit ou tôt le matin ?
Les deux, mais pas l'après-midi.
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