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Amie lectrice, ami lecteur,
D’abord, et sans grande originalité, je vous souhaite une excellente année 2020 !
Tout le meilleur pour vous et vos proches, dans votre vie personnelle et professionnelle.
Mais, comme souvent, le moment des réjouissances se finit (trop) vite…
Après Yann Moix, le nouveau scandale littéraire
L’année 2019 a légué à la suivante ce que l’on appelle désormais « l’affaire Matzneff ». Cet écrivain, ayant construit sa réputation sur des confessions pédophiles, revient au cœur de la tempête.
Un nouveau scandale ? Pas du tout !
Depuis plus de 40 ans, Gabriel Matzneff est connu pour ça. Jusqu’alors, il n’était que le rejeton de la libération sexuelle post-68 et le chouchou des lettres bourgeoises françaises.
Bien au chaud, reçu à la télévision, récipiendaire d’une rémunération publique au nom de sa réputation littéraire, Gabriel Matzneff n’avait rien du pédophile patenté dont la place semblait être plutôt derrière des barreaux.
Il aura fallu la sortie du livre Le Consentement de Vanessa Springora aux éditions Grasset pour que le voile soit définitivement levé sur un scandale qui couvait depuis tant d’années. L’auteure y raconte la relation qu’elle a entretenue, étant mineure, avec Gabriel Matzneff. Une parmi tant d’autres, une qui a osé parler.
Il faut voir les réactions outrées, choquées, scandalisées de tous ceux qui, jusqu’à présent, n’ont pas osé ouvrir la bouche sauf peut-être pour tresser les louanges de Matzneff.
Il faut voir Frédéric Beigbeder, entre autres, se sentir « morveux » après avoir fait partie d’un jury Renaudot qui célébrait Matzneff en 2013 pour un essai aux passages pédophiles avérés.
Si l’horreur ne régnait pas en maîtresse dans cette affaire, on pourrait sourire devant ce monde littéraire germanopratin qui se régalait jusqu’alors de cracher à molards perdus sur cette France rurale où sévissaient la violence, le viol, l’inceste et la pédophilie. Christine Angot, Édouard Louis, Annie Ernaux et consorts… Sûrement plus facile de voir la poutre dans l’œil du voisin que la paille que l’on dans le sien !
En 2020, Tartuffe est de retour… il n’est plus tout seul ! Après l’avoir écrit, après l’avoir revendiqué à la télévision et devant les audiences qui lui étaient offertes, Gabriel Matzneff réussit encore à surprendre sur ses actes pédophiles. Une surprise surjouée, terriblement malhonnête de la part de ceux qui s’extasiaient encore hier devant les écrits de l’auteur.
On pourrait s’arrêter, notamment, sur la réaction incroyable d’incompréhension de Christine Angot au micro de France Inter. Interrogée par Léa Salamé, l’auteure multiplie les pirouettes pour évoquer l’affaire Matzneff, vantant l’importance de ne pas séparer l’œuvre de l’artiste pour mieux faire marche arrière quelques minutes après. Justement, parlons-en…
Il faut séparer l’œuvre de l’artiste… Pas tout le temps !
On entend déjà arriver en galopant la vieille rengaine du « Il faut séparer l’œuvre de l’artiste ». Pas cette fois…
Prenons l’exemple devenu tarte à la crème lorsqu’il s’agit de traiter cette question.
Quand Louis-Ferdinand Céline commet ses déclarations atroces sur les Juifs, les Noirs et bien d’autres encore, ses dires ne sont pas la conséquence de ses actes. Jusqu’à preuve du contraire, l’auteur du Voyage au bout de la nuit n’a jamais agi dans le sens de ses propres.
On pourrait appliquer ce modèle à bon nombre d’autres artistes aux propos/œuvres assurément détestables par leur teneur mais qui ne sont que les conséquences de la pratique d’un art.
En revanche, quand Gabriel Matzneff relate ses relations pédophiles, l’œuvre est la conséquence de l’acte. Sommes-nous encore dans un procédé d’invention ? Rien n’est moins sûr…
Pourquoi séparer l’œuvre de l’artiste quand c’est l’œuvre qui fait l’artiste, et non pas l’inverse ?
On se retrouve bientôt pour de nouvelles réflexions (moins sombres on l’espère).
Bonne lecture,
Rémy de Lettres it be
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