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Amie lectrice, ami lecteur,
Je vais être honnête avec vous…
J’ai détesté Amélie Nothomb. Profondément. Durablement.
J’ai détesté son personnage, ses chapeaux et ses coupes de champagne.
J’ai détesté le culte autour de Stupeur et Tremblements que ma prof m’avait obligé à lire au collège.
J’ai détesté toute la mythologie qu’elle a construite autour d’elle et qui, par moment, relève du mensonge.
Pourtant, il y a quelques mois…
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J’ai complètement changé d’avis
Il faut remonter un peu dans le passé pour comprendre.
Soif. C’est le titre du 28ème roman de l’auteure belge (ou japonaise paraît-il). C’était le roman de la rentrée littéraire 2019.
Oui, il faut suivre : c’est un par an, donc pas évident se rappeler tous les titres à chaque fois…
Soif est une histoire autour des dernières heures de Jésus, un récit à la première personne, un roman dont les premières critiques étaient unanimes.
On parlait même d’Amélie Nothomb comme le Goncourt de l’année. Imaginez mon état à ce moment-là !
J’ai eu ce livre entre les mains. Sans grande conviction.
Je me suis dit, comme souvent, qu’il faut laisser leur chance à tous les livres (bon, je ne suis pas allé jusqu’à la biographie de Nabilla, mais ça ne saurait tarder).
J’ai tourné la couverture avec cette grande photo d’Amélie Nothomb toute poudrée, comme d’habitude (une autre partie de son délire égotique).
J’ai commencé à lire. Avec encore moins de conviction.
Une page, deux pages. Quarante pages. La dernière page… Je venais de finir Soif, d’une traite.
Toute mon aversion pour cette auteure venait de s’évanouir sans même que je m’en aperçoive.
Elle m’a jeté un sort
Un roman malin, intelligent, profond, qui questionne directement notre rapport à la religion, notre rapport à la croyance…
Encore aujourd’hui, je ne trouve pas les bons mots pour vous parler de ce roman tout juste formidable !
Je ne sais toujours pas ce qu’il s’est passé.
C’est peut-être ça la magie de la lecture : toutes ces feuilles de papier collées entre elles peuvent vous transporter, jongler avec vos émotions et vos sentiments.
Il a fallu un roman d’à peine 150 pages pour faire voler en éclats toute une opinion construite de longue date.
Chaque auteur, chaque livre cache un sort à nous jeter.
Je ne suis pas en train de vous dire que j’ai un poster d’Amélie Nothomb dans ma chambre et que je vais me faire tatouer son portrait sur la cuisse.
Non, c’est juste que la lecture, c’est quand même sympa quand ça vous fait ça (oui, c’est pas la morale du siècle mais on va finir sur ça).
On se retrouve bientôt,
Rémy de Lettres it be
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