C’est l’un des romans encore en course pour le Goncourt 2019 (nous sommes le 6 octobre lorsque j’écris ces lignes) : Le ciel par-dessus le toit, c’est le titre du nouveau livre de Nathacha Appanah publié chez Gallimard. Lettres it be a lu ce texte et vous en livre sa critique dans les lignes qui suivent.
# La bande-annonce
« Sa mère et sa sœur savent que Loup dort en prison, même si le mot juste c’est maison d’arrêt mais qu’est-ce que ça peut faire les mots justes quand il y a des barreaux aux fenêtres, une porte en métal avec œilleton et toutes ces choses qui ne se trouvent qu’entre les murs.
Elles imaginent ce que c’est que de dormir en taule à dix-sept ans mais personne, vraiment, ne peut imaginer les soirs dans ces endroits-là. »
Comme dans le poème de Verlaine auquel le titre fait référence, ce roman griffé de tant d’éclats de noirceur nous transporte pourtant par la grâce de l’écriture de Nathacha Appanah vers une lumière tombée d’un ciel si bleu, si calme, vers cette éternelle douceur qui lie une famille au-delà des drames.
# L’avis de Lettres it be
Quelle est la responsabilité de la vie quand tout va de travers ? Que peut l’existence quand elle s’enferre à nous trahir ? Pour son retour en pleine rentrée littéraire 2019, Nathacha Appanah revient avec un texte fort, bien ancré dans des thématiques précises qui ne s’effilochent pas au fil du récit. C’était un pari osé que de repartir dans une voie relativement proche de celle de Tropique de la violence, son précédent livre largement couronné par de multiples prix. Un pari réussi ?
La vidéo du moment
Il y a dans Le ciel par-dessus le toit quelque chose du Se trahir de Camille Espédite que l’on avait adoré chez Lettres it be. Cette description radicale de l’incarcération dans notre société contemporaine, cette fois à travers les yeux de Loup, un jeune homme en perdition volontaire. Il voulait fuir et mieux revenir, la voiture maternelle était sur son chemin, il avait les clés… Pour son nouveau livre, Nathacha Appanah questionne la violence de l’incarcération vécue par la jeunesse. Qu’est-ce qui peut mener en prison ceux qui apprennent et deviennent des adultes ? En exergue, l’auteure ne manque pas de s’immiscer dans le quotidien de l’entourage, cette mère et cette sœur secouées par la tournure que vient de prendre la destinée de Loup.
Fort par son propos, Le ciel par-dessus le toit résonne peut-être moins par sa forme. Le texte manque peut-être de muscle pour bien faire percevoir la violence de ce qui est décrit. Point négatif ? Assurément pas : c’est aussi l’une des forces de Nathacha Appanah que faire passer la grandeur de la violence dans des trous de souris, sur des coussins d’écriture. C’est aussi cela qu’on aime…
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