Guérilla : Le temps des barbares, c’est le titre du nouveau livre de Laurent Obertone publié chez Ring, la suite du premier volet sorti en 2016. Un roman qui risque fort de s’imposer comme l’une des meilleures ventes de 2019, comme ce fut le cas pour son prédécesseur. Justement : le petit nouveau est-il à la hauteur ? Découvrez la critique Lettres it be !
# La bande-annonce
Plus d'État.
La France s'est effondrée en trois jours, livrée aux assassins qui tiennent les rues, aux chiens de guerre qui terrorisent les campagnes. Partout le pillage. La folie. La survie. Partout le silence des réseaux détruits. Et partout la violence.
Plus de règles.
Des crânes perforés de balles, des ombres qui fuient, des rues dévastées, des cadavres déchiquetés à perte de vue, des ordres, des plaintes, des cris, des rafales d'armes automatiques se répondant d'une rue à l'autre, des geysers de flammes et le bruit sourd des rotors brassant le ciel ardent des villes.
Plus d'issue.
Ils étaient de simples citoyens. Ils ne sont plus que des créatures humaines, privées de tout, isolées dans leur méfiance, prêtes à tuer pour un bidon d'essence.
La critique en vidéo
# L’avis de Lettres it be
On l’attendait cette suite de Guérilla sorti en 2016. On attendait le retour de Laurent Obertone après La France Interdite, troisième partie de sa trilogie essayiste. On attendait ce phénomène littéraire on ne peut plus discret, boudé (alerte euphémisme) par les médias et pourtant présent dans le top des ventes à chaque parution. Avec Guérilla : Le temps des barbares, le journaliste de formation nous propose de plonger à nouveau dans une France dévastée, sous les décombres, une France meurtrie et placée sous le joug menaçant de l’intégrisme islamique. Vous voyez le tableau ?
Le premier chapitre pose, d’emblée, le ton. Laurent Obertone capte l’attention et frappe à la jugulaire sans la moindre trace de round d’observation. Et tout s’enchaîne : on retrouve les personnages de la première partie avec joie malgré les situations dramatiques qu’ils traversent, on imagine avec effroi ces militaires dans le POPB… Sur le fond, tout ce qu’on attendait est là et bien là. Sur la forme et l’écriture en tant que telle, on imagine aisément Laurent Obertone sourire avec malice pendant l’écriture de ce livre : les formulations acides et les tacles deux pieds décollés se multiplient à l’encontre des « gauchistes », de Greta Thunberg et consorts, le ton est assurément plus malin par endroit, parfois drôle à d’autres endroits. Des respirations bienvenues pour continuer notre traversée des décombres fumants. En effet, par moment, on se croit un peu sur La Route de Cormac McCarthy tant Laurent Obertone emprunte les codes du post-apocalyptique dans son approche de la survie et de la « société d’après ». Post-apocalyptique, humour malin, saillies drolatiques… Vous avez dit maîtrise des registres ?
Alors que le premier volet de Guérilla proposait une évolution incroyable entre le point de départ et la fin, le tout servi par une tension folle et une rythmique d’écriture hors du commun, Guérilla : Le temps des barbares prend un peu plus son temps, bien que la noirceur et l’intensité des chapitres soient encore et toujours au rendez-vous. Ce deuxième volet se fait un poil plus lent, peut-être moins enlevé par endroit. En même temps, difficile de faire mieux ! Quoi qu’il en soit, Laurent Obertone repasse l’examen avec brio une fois encore. La boucle est bouclée. On se retrouve quand ?
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moncharmont (dimanche, 25 octobre 2020 23:39)
ce n est pas un livre pour les temps actuels!!