La rentrée de septembre 2018 sera celle des premiers romans pour la maison d’édition bordelaise Finitude. Dans le même temps que Un feu éteint de Fabrice Chillet, l’ambitieuse maison à l’origine du succès d’En attendant Bojangles d’Olivier Bourdeaut proposera Les poteaux étaient carrés de Laurent Seyer. Un retour en lettres sur l’un des matchs de football qui restera parmi les plus célèbres dans l’Hexagone : la rencontre du 12 mai 1976 entre Saint-Etienne et le Bayern de Munich. Un roman juste le temps d’un match, juste le temps d’une adolescence…
# La bande-annonce
12 mai 1976.
Ce soir les Verts de Saint-Étienne rencontrent le Bayern Munich à Glasgow en finale de la coupe d’Europe.
Nicolas est devant la télé, comme toute sa famille, comme ses copains du collège, comme la France entière. Mais pour lui c’est bien plus qu’un match. Cette équipe de Saint-Étienne est devenue sa vraie famille. Depuis le départ de sa mère, depuis qu’il est le seul fils de divorcés de sa classe, depuis que son père vit avec cette trop séduisante Virginie, il n’en a plus d’autre. Alors il retient son souffle quand les joueurs entrent sur le terrain. C’est sûr, ce soir, ils vont gagner.
# L'avis de Lettres it be
Passionné de football autant que de littérature, tout destinait Laurent Seyer à se confronter à un exercice périlleux : tout mélanger, tout mêler, tenter de tout lier pour donner vie à un roman. C’est désormais chose faite avec Les poteaux étaient carrés publié chez Finitude. Un premier roman donc qui se trouve être déjà nominé du côté de deux prix littéraires : le Prix Stanislas dans la catégorie du Meilleur Roman et le Grand Prix Sport & Littérature. Un début en fanfare mérité ?
Amoureux du ballon, mais avant tout de « Lasse », (comprendre l’ASSE, le club de football historique de Saint-Etienne) l’Ange Vert et consorts, Nicolas vit au rythme des prouesses de ses joueurs favoris, de sa quasi-famille en short et chaussettes longues. Une parenthèse enchantée dans une existence bousculée par les difficultés familiales et sociales. Mais quand vient le plus grand match de tous les temps, quand s’annonce cette finale entre « Lasse » et le Bayern, quand approche cette date du 12 mai 1976, tout est à refaire. Si tout s’écroule d’un côté, que restera-t-il de l’autre ?
Dans un tout premier roman sensible mais jamais trop sur la corde, Laurent Seyer fait le pari de mêler passion du ballon rond et arrivée à l’âge adulte. Un pari bien tenu, de bout en bout du roman, et qui invite à la passion, une passion réactivée de nos jours avec le succès de nos Bleus en Coupe du Monde. Mais une fois l’euphorie passée, que reste-t-il des joies offertes par le football, et le sport plus largement ? Jusqu’à quand nos passions peuvent-elles déteindre sur nos vies ? Et si un poteau carré peut changer le destin de tout un club, quelques infimes détails peuvent en faire de même avec un Homme en devenir, avec ce Nicolas que nous découvrons avec sensibilité et tendresse page après page. Un livre rempli d’humilité et de passion, rondement construit. Une heureuse découverte et une fructueuse première tentative pour un auteur passionné et passionnant.
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