Le dernier été publié chez Slatkine & Cie marque le retour de Benedict Wells, ce jeune auteur allemand que nous avions découvert l’année dernière avec La fin de la solitude, un magnifique roman qui nous avait laissés tout-chose. Cette fois, changement d’ambiance et de décor avec un roman résolument tourné vers la musique et… une certaine envie d’ailleurs. Lettres it be vous en dit un peu plus dans les lignes qui suivent.
# La bande-annonce
« J’ai besoin de souvenirs, tout ce qui compte ce sont les souvenirs »
Un prof guetté par la quarantaine, une fille qui n’est pas son genre, un guitariste prodige et l’illusion de pouvoir rattraper le temps perdu.
Le premier roman de Benedict Wells.
# L’avis de Lettres it be
Deuxième livre de Benedict Wells publié en France, Le dernier été est en vérité le tout premier roman que l’auteur allemand de 33 ans avait fait paraître outre-Rhin en 2008. L’occasion de se pencher sur l’origine d’un talent qui nous avait véritablement soufflés dans La fin de la solitude, dont vous pourrez retrouver la critique Lettres it be juste ici. Avec Le dernier été, le changement d’ambiance et de ton est total : cette fois, nous suivons les pas lents et saoulés d’un professeur au tournant de son existence, pris entre une amourette estudiantine qui le rappelle à son plus bel âge et un penchant fou pour la musique. Quand quelques rencontres vont très vite faire basculer tout cela…
Ce professeur à la vie maussade qui cherche la lumière dans l’aide qu’il peut encore apporter à ses étudiants dans le brillant film de Tony Kaye Detachment, un joyau de jeune homme perdu dans son temps façon L’Attrape-cœurs (encore!), puis cette virée automobile pleine d’éthanol et d’autres substances folles façon Sur la route… Une fois encore, les références en tous genres sont nombreuses sous la plume de Benedict Wells, et elles sautent aux yeux chapitre après chapitre. Dans un découpage qui rappelle avec passion l’attachement de ce livre à la musique et son omniprésence (Face A, Face B etc.), Le dernier été se déploie parfois avec brio, parfois avec peine, la faute à un manque générale de structure qui fait se multiplier les personnages, les situations et les sensations sans que tout aille nécessairement au bout. Mais ces quelques longueurs et langueurs posent déjà les bases d’un auteur tout trouvé et qui s’accomplira plus fort encore un peu plus tard…
Alors que La fin de la solitude avait été une véritable étoile filante du côté de chez Lettres it be, voilà que Le dernier été s’inscrit dans un registre diamétralement opposé. Sans rechercher mot pour mot les mêmes émotions, ce roman manque peut-être de structure en partant dans presque tous les sens, ce qui, par ailleurs, pourrait contribuer à faire sa force. Mais parce qu’il s’agit de son tout premier roman, on pardonne volontiers au jeune auteur allemand ce qui lui a permis de se faire les dents avant de nous offrir un sommet de littérature contemporaine, dans la droite lignée de L’Attrape-cœurs. Aucune déception à l’horizon, simplement l’impression de goûter au calme avant la brillante et déchirante tempête.
Écrire commentaire