"L'aigle de sang" de Marc Voltenauer : du polar froid, sauce viking
Après Qui a tué Heidi ? publié en 2017 chez Slatkine & Cie, Marc Voltenauer revient avec L’aigle de sang. L’auteur né d’une mère suédoise et d’un père allemand offre un nouveau volet aux aventures d’Andreas Auer. Cette fois, l’inspecteur sera aux prises avec des disparitions, des rites vikings et… lui-même ! Lettres it be vous dit tout dans cette nouvelle chronique.
# La bande-annonce
Un secret de famille, une épitaphe mystérieuse, une inquiétante confrérie viking... L'inspecteur Auer était parti sur l'île de Gotland à la recherche de ses origines, il se retrouve prisonnier d'une enquête vertigineuse, entre Suisse et Suède, sur fond de meurtre rituel et de disparitions. En dénouant les hypothèses, il remonte au plus lointain de son enfance. Mais qui est vraiment Andreas Auer ?
Après l’immense succès du Dragon du Muveran et de Qui a tué Heidi ?, Marc Voltenauer livre enfin la troisième saison des aventures de l’inspecteur Auer. De Gryon à Gotland, en passant par Paris, un voyage dont vous n’êtes pas près de revenir.
La vidéo du moment
# L’avis de Lettres it be
Le dragon du Muveran en 2016, Qui a tué Heidi ? en 2017 et maintenant L’aigle de sang, Marc Voltenauer poursuit son travail d’écriture avec ce troisième volet. Une fois encore, l’auteur nous propose de retrouver son personnage fétiche, l’inspecteur Andreas Auer qui, cette fois, s’apprête à mener l’enquête sur nul autre que lui-même. Une révélation faite sur son passé va tout déclencher et ouvrir les portes à cette nouvelle histoire.
C’est peut-être l’une des forces des livres de Marc Voltenauer et c’est une véritable joie de découvrir de nouvelles facettes de l’auteur à travers l’histoire qu’il écrit. C’est dans cette Suède maternelle que l’auteur nous invite à rechercher les traces du passé de son personnage et peut-être bien des traces de l’auteur lui-même. Une double-enquête auprès des personnages et de l’auteur qui avait déjà démarré dans Le dragon du Muveran. Un point fort, original, nécessairement à souligner.
Dans pas moins de 500 pages, Marc Voltenauer développe donc sa nouvelle histoire avec, comme à son habitude, des chapitres courts, très courts. Le rythme haletant de Qui a tué Heidi ? est peut-être moins saisissant ici, L’aigle de sang semble prendre un peu plus son temps dans une intrigue à tiroirs fouillée et complexe. Le froid, la neige, les casques vikings… Le cadre de l’histoire, même si bien posé et développé ici, semble quand même donner une légère impression de déjà lu. Dommage.
La grande tendance du polar nordique ne réussit pas tout le temps à tout le monde. Alors que Marc Voltenauer avait séduit dans Qui a tué Heidi ? en emmenant son lecteur dans les Alpes vaudoises, ce passage sur l’île nordique de Gotland convainc un peu moins. On retrouve tous les éléments désormais classiques qui font un polar du froid mais cette fois la patte Voltenauer est moins présente, moins franche. L’histoire est bien sentie, le travail de recherche sur les rites et traditions vikings est bel et bien là mais ces quelques 510 pages ne maintiennent pas le rythme nécessaire pour garder en haleine. Mais, après tout, et parce que nous aurions pu nous plaindre d’un manque de renouvellement si l’auteur n’avait pas proposé une histoire et un cadre si différents, il faut souligner tous ces changements. Une prise de risque, assurément, et un livre qui reste quoi qu’il en soit agréable à lire et découvrir. Marc Voltenauer confirme.
Écrire commentaire