Karine Giébel revient en librairie avec D'ombre et de silence publié chez Belfond. Découvrez la chronique Lettres it be pour ce recueil de nouvelles somptueux de bout en bout.
Bonjour Karine Giébel et merci de prendre part à cette interview pour Lettres it be. Quelques mots sur vous pour commencer : que faisiez-vous avant d’écrire et connaître le succès qu’on vous connaît ? Exercez-vous encore une activité professionnelle en parallèle à l’écriture ?
Aujourd’hui, je me consacre entièrement à l’écriture et ce depuis 2015. Ce qui est un privilège que je savoure tous les jours ! Avant cela, j’étais juriste pour une communauté d’agglomération.
Votre premier livre, Terminus Elicius, est sorti en 2004. Depuis, vous enchaînez les succès, les livres primés et traduits à l’étranger. Comment faites-vous pour trouver de nouvelles sources d’inspiration ? Votre vie de tous les jours, vos expériences passées, votre imagination ?
J’ai la chance d’avoir une imagination fertile et je ne m’inspire ni de ma vie ni de mon passé. Ma principale source d’inspiration, c’est la nature et la psychologie humaines avec les influences qu’elles subissent via la société qui nous entoure.
J’essaie de me renouveler à chaque roman, de changer d’ambiance, d’atmosphère, de rythme… Je fuis la routine en général et dans l’écriture en particulier !
Vos livres sont traduits dans plusieurs langues. Quand vous écrivez, pensez-vous à ces publics différents qui vous lisent de sorte à tenter de plaire à tous, ou écrivez-vous comme avant, ce que vous avez sur le cœur, ce que vous avez envie de raconter ?
Je n’ai jamais cherché à plaire à qui que ce soit ou à m’inscrire dans telle ou telle mode littéraire. J’écris toujours ce que j’ai envie d’écrire au moment où j’ai envie de l’écrire. Ce qui signifie que je ne me pose pas de questions sur ce qu’attendraient éventuellement mes lecteurs français ou étrangers. C’est lorsque le livre est sur le point de paraître que je commence à me demander si les lecteurs vont l’aimer, c’est le début de l’angoisse !
De toute façon, « plaire à tous » est impossible il me semble. Un roman, à mon sens, doit « secouer » les lecteurs, doit leur laisser une marque, une empreinte, un souvenir. Il doit véhiculer des émotions. C’est ça qui est important. En tout cas, c’est ce que moi je recherche en tant que lectrice.
Dans votre dernier livre D’ombre et de silence, un brillant recueil de nouvelles inédites et certaines déjà parues, vous exercez votre plume connue pour son style, sa maîtrise du suspens et du rythme sur le traitement de thématiques sociales fortes. Est-ce pour vous le moyen de dénoncer cela, de militer par l’écriture, ou plutôt d’ouvrir des portes de réflexion ?
Comme je l’ai fait dans plusieurs de mes romans, j’ai abordé dans certaines des nouvelles de ce recueil, des thématiques sociales c’est vrai. Ouvrir des portes de réflexion, pourquoi pas, écrire sur ce qui m’interpelle, ça c’est sûr… La littérature noire n’est pas et ne doit pas être nombriliste, elle doit s’intéresser à la société qui est la nôtre et à la place de l’humain dans cette société. Elle peut aussi porter la voix de celles et ceux qui n’ont pas forcément les moyens de s’exprimer ou que l’on ne veut pas écouter…
Déjà une idée pour votre prochain livre ? Toujours des nouvelles ou retour au format « long » ?
Mon prochain livre sera un roman, roman que je suis en train d’écrire et qui devrait paraître au printemps si tout va bien !
Passons maintenant à des questions un peu plus légères pour en savoir plus sur Karine Giébel la femme et Karine Giébel l’auteure :
- Le livre à emporter sur une île un peu déserte ?
Un carnet aux pages blanches (ainsi qu’un stylo, bien entendu !!)
- L’auteur(e) avec qui vous voudriez discuter autour d’une bière ?
Stephen King
- Votre passion un peu honteuse ?
Aucune, bien entendu !!
- Le livre que vous auriez aimé écrire ?
Des souris et des hommes
- Le livre que vous offririez à un inconnu ?
Seul le silence
- Ecrire : tard la nuit ou tôt le matin ?
Tard la nuit, sans aucune hésitation !
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