C’est le deuxième ouvrage de Christian Blanchard publié du côté de chez Belfond : après Iboga, l’auteur originaire de Dieppe revient avec La Mer qui prend l’homme. Chez Lettres it be, on a embarqué dans ce voyage au large du Finistère, où les vagues se sont faites de plus en plus fortes… et noires.
# La bande-annonce
Au large des côtes du Finistère, un chalutier à la dérive est localisé. Lors de l’opération de sauvetage, une femme est retrouvée dans une remise, prostrée, terrorisée et amnésique. Le reste de l’équipage a disparu.
Parmi eux se trouvaient trois anciens militaires français. Xavier Kerlic, Franck Lecostumer et Paul Brive avaient embarqué sur le Doux Frimaire à Concarneau, encadrés par le lieutenant Emily Garcia, des services sociaux de la Défense. Celle-ci devait expérimenter avec eux une méthode de lutte contre le stress post-traumatique en les insérant dans un groupe d’hommes soudés par de rudes conditions de travail – les marins du Doux Frimaire.
" « Je ne le sens pas, ce coup. Qu’est-ce qu’on vient faire dans cette galère ? » avait lancé Franck en montant à bord, avant que le chalutier ne lève l’ancre en direction de la mer d’Irlande et ne disparaisse des radars…"
# L’avis de Lettres it be
« J’ai un thème obsédant : l’enfermement, sous toutes ses formes. Une chambre d’hôpital est pour moi un lieu oppressant… » Comme nous le disait Christian Blanchard dans son interview pour Lettres it be au moment de la sortie de son précédent roman, l’enfermement est sa petite marotte. Avec La Mer qui prend l’homme, l’auteur ne déroge pas à la règle et nous invite cette fois au côté de trois militaires français revenus du front afghan. Des personnages qui n’auront bientôt pour seul autre cadre qu’un bateau lancé en pleine eau dans le cadre d’une expérience un peu particulière, autour du stress post-traumatique…
Quelle belle confirmation ! Après Iboga paru en 2017 et que nous avions déjà beaucoup apprécié pour ce mélange équilibré de thématiques et cette écriture idéalement mesurée et haletante (découvrez la chronique en cliquant ici), Christian Blanchard remet le couvert dans La Mer qui prend l’homme. Difficile de ne pas se laisser embarquer dans cette histoire où la complexité est rondement menée et les réflexions nombreuses et fortes. Toute la dichotomie facile souvent rencontrée dans le roman noir entre « gentils versus méchants » est ici balayée d’un revers de la plume. Blanchard s’attelle plutôt à nous servir une immersion presque parfaite sur ce chalutier rouillé, à poser avec précision les psychologies de ces différents personnages, finalement peu nombreux. Les traumatismes de ces militaires revenus du feu rampant sont exposés, dans la bonne mesure. L’intrigue s’appuie sur tous ces différents éléments pour exploser en fin de texte. Difficile de ne pas se laisser séduire par un thriller marin qui nous jette très vite en pleine Mer d’Irlande pour nous récupérer quelques morts plus tard…
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